Sonia Rejeb, mère du journaliste Nadhir Guetari kidnappé avec son collègue Sofiane Chourabi en Libye, a pris l’initiative d’aller les chercher elle-même, après des centaines de tentatives d’attirer l’attention des autorités tunisiennes sur cette affaire.
« Il n’est pas impossible que j’obtienne des informations car l’amour d’une mère est plus fort que tout. Nous sommes bien arrivés en Libye, nous allons bien et nous sommes en lieu sûr; nous avons passé toute la matinée à acheter des cartes téléphoniques pour joindre nos correspondants en Libye et parvenir à faire la lumière sur la vérité, priez pour que nous puissions retrouver Nadhir et Sofiène », c’est ce qu’ publié Sonia Rejeb sur sa page facebook.
Presque deux ans sont passés depuis leur disparition sur le territoire libyen sans que la diplomatie tunisienne ne fasse d’efforts fructueux pour les faire revenir.
Des informations sur leur mort, diffusées en 2015 et confirmées par la partie libyenne, ont bouleversé l’atmosphère médiatique et provoqué de grandes interrogations quant au silence des Affaires Etrangères tunisiennes. Quelques temps après, d’autres données ont permis de démentir la rumeur de leur mort. Ils sont juste disparus et rares sont ceux qui connaissent leur lieu de détention.
Sonia Rejeb, mère de Nadhir a appelé, maintes fois, le gouvernement tunisien à bouger et provoquer des négociations avec la partie libyenne afin de sauver les deux journalistes. Elle a entamé une grève de la faim, s’est déplacée à pied jusqu’au Palais de Carthage, mais, ses tentatives étaient inefficaces et le silence de l’Etat tunisien n’a pas été perturbé.
Réagissant à ces informations, Khemaïes Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères reconduit dans le gouvernement d’union nationale, a affirmé, sur les ondes de Shems FM, que le cas des 2 journalistes est toujours à l’ordre du jour.
« L’enlèvement des 2 journalistes Nadhir Guetari et Sofiène Chourabi est un dossier de la plus haute importance, nous avons fait et faisons encore tout ce qui est en notre pouvoir pour faire avancer le dossier et permettre aux familles d’avoir au moins une nouvelle rassurante de leurs enfants. La situation en Libye est instable mais nous avons des relations soutenues avec le gouvernement d’union nationale installé à Tripoli pour optimiser l’avancement de ce dossier »., a-t-il souligné ajoutant que son ministère est en relations avec des délégations des Nations-Unies pour obtenir plus d’informations sur les 2 disparus
Il a fait savoir que la famille de Nadhir Guetari a été reçue au ministère des Affaires étrangères et que des rencontres avec des intervenants libyens et étrangers ont eu lieu.
La situation des deux journalistes tunisiens disparus, Sofiane et Nadhir, si elle continue à susciter la sympathie et la compassion envers leurs familles et la solidarité de leurs collègues avec eux n’en suscite pas moins, encore et toujours, moult?
On est en droit de nous interroger si les deux journalistes comptent pour leur pays, sinon comment expliquer l’incapacité de l’Etat à trouver les traces de deux tunisiens disparus depuis deux ans?
Doit-on comprendre qu’ils ne seront ni les premiers ni les derniers à être kidnappés pour disparaître dans la nature sans laisser d’adresse?
Nourane Houas est une nouvelle victime kidnappée au Yemen par un groupe terroriste, et est même menacée de mort.
Connaîtra-t-elle le même sort que Nadhir et Sofiane?