Symbole de la libération de la femme tunisienne et figure du mouvement national, Majida Boulila est l’une des femmes tunisiennes qui se sont opposées au régime colonial français. Majida avait toujours refusé de se contenter du rôle subalterne que la société traditionnelle tunisienne avait réservé à la femme. Ses ambitions, ses aspirations et ses objectifs étaient tellement incommensurables et incontournables qu’elle a réussi à mener toute une révolution féminine au sein de cette société restrictive et dogmatique.
Née le 12 novembre 1931 dans une famille sfaxienne connue par son militantisme, Majida Boulila avait poursuivi ses études primaires à l'école Sidi Saâda puis à l'école arabo-française Al Hilal à la Médina de Sfax . Ayant à peine 18 ans, la militante avait créé un “kotteb” pour apprendre aux habitants à lire et à écrire. Elle avait réussi à travers cette petite école à nouer des relations avec des associations actives dans le même secteur telle que l’Union musulmane des femmes tunisiennes de Sfax. Ce rapprochement était à l’origine de la création de la première cellule destourienne féminine.
Majida Boulila dont le nom est attribué à la plus grande avenue de Sfax et au un lycée mixte (ancien lycée de jeunes filles) installé sur cette avenue, s’est échinée à défendre les droits de la femme, à son émancipation et à son progrès.
En outre, les activités politique de cette brave femme qui a mené la renaissance féminine à Sfax (Nahdha ennissaia), lui ont valu l’arrestation à plusieurs reprises par les autorités coloniales.
La militante au sein du Néo-Destour (Cellule de R’bat à Sfax) a payé cher son militantisme et son dévouement à la lutte pour l’indépendance et pour la liberté. En effet, le 26 mars 1952, elle a été extirpée en pleine nuit de sa maison. Elle est arrêtée par les autorités coloniales françaises alors qu'elle est enceinte de sa deuxième fille. Arrivée au terme de sa grossesse, les autorités coloniales l’ont transférée du camp pénitentiaire de Téboursouk, où elle était incarcérée, à l'hôpital régional de Sfax où elle succombe, le 4 septembre 1952, suite d'une hémorragie.
Aujourd’hui la région de Sfax ainsi que toute la Tunisie commémore le 70e anniversaire de la disparation de cette brave femme tunisienne disparue dans la fleur de l'âge .
(Sources : Oussama Erraïi et Wikipédia)