Le traditionnel rendez-vous de Davos, haut lieu des échanges entre les élites économiques et politiques mondiales, s’ouvre cette année sous le signe de l’incertitude. Le Forum économique mondial (WEF), dans son dernier baromètre publié mercredi dernier, dresse un tableau sombre d’un monde en proie à des tensions croissantes et à une coopération internationale en berne.
Les indicateurs de paix et de sécurité ont enregistré une baisse significative de 3% entre 2022 et 2023. Les conflits en Ukraine, au Moyen-Orient et au Soudan ont érodé la stabilité internationale et mis à mal l’influence des organisations multilatérales comme les Nations Unies. « La relative stabilité internationale qui a caractérisé les trente ans qui ont suivi la fin de la guerre froide est en train de céder la place aux conflits », a alerté Borge Brende, président du WEF.
Si les échanges commerciaux ont continué de croître, la coopération économique entre les nations s’est considérablement dégradée. Les tensions entre les États-Unis et la Chine, notamment, ont pesé sur le climat des affaires et fragilisé les chaînes d’approvisionnement mondiales. « Plus de guerres, moins de commerce international », c’est le constat alarmant dressé par le WEF.
Face à ce contexte de plus en plus complexe, le Forum économique mondial appelle les gouvernements à renforcer leur coopération et à mettre en place des « alliances dynamiques ». Les entreprises sont, quant à elles, encouragées à adopter une « segmentation structurelle » de leurs activités afin de mieux faire face aux chocs et aux incertitudes.
Le rapport du WEF souligne les risques croissants de fragmentation de la mondialisation et d’une nouvelle guerre froide. Si les défis sont nombreux, le Forum reste optimiste quant à la capacité des acteurs internationaux à trouver des solutions durables. Toutefois, il met en garde contre les dangers d’un repli sur soi et appelle à une coopération renforcée pour relever les défis communs de l’humanité.
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