Réalités a appris de source médicale, lundi 18 février, que les hôpitaux publics (Charles Nicolle, Rabta (Tunis), Abderrahmane Mami (Ariana), Habib Bourguiba (Sfax), ne sont plus approvisionnés en médicaments et ne sont plus en mesure d’apporter les soins nécessaires à leurs patients. Information prise auprès de professionnels de la santé, il s’est avéré que la Pharmacie Centrale refusait de fournir ces hôpitaux en médicaments avant de régler leurs achats antérieurs.
Intervenant sur Mosaïque FM qui a repris l’information publiée par Réalités Online, le PDG de la Pharmacie centrale a démenti avoir arrêté de fournir les médicaments d’urgence aux hôpitaux et ajoute « «Toutes le commandes urgentes sont satisfaites dans un délai record ».
Réalités a vérifié auprès des professionnels de la santé qui ont confirmé la véracité des informations que nous avons publié. Contacté par Réalités, le PDG de La Pharmacie centrale a reconnu « avoir des problèmes de paiement avec certains hôpitaux, » notamment Habib Bourguiba (Sfax), la Rabta, Charles Nicolle (Tunis) et Abderramane Mami (Ariana) dont un qui est redevable de 17 millions, un autre de 20 millions de dinars. Faisant valoir qu’il dirige une entreprise commerciale et que sa mission est de sécuriser le pays en matière de stock de médicaments. Il a nié avoir arrêté de fournir ces hôpitaux en médicaments d’urgence. En outre, la Pharmacie centrale disposerait de 365 millions de dinars de stock de médicaments, couvrant les besoins pour quatre mois, soit une nette amélioration par rapport à 2011. Il a par ailleurs indiqué que certains hôpitaux cherchaient à constituer des stocks.
Réalités a interrogé des spécialistes qui indiquent que tout médicament peut devenir urgent en fonction de la situation du malade et qu’il est pratiquement impossible de définir ce qui est urgent et ce qui ne l’est pas. Ces professionnels estiment qu’il est légitime et obligatoire qu’un hôpital constitue son stock en prévision de situation de graves crises et incidents de grande ampleur.
Entre la viabilité d’une entreprise et la sécurité sanitaire d’un pays, une priorité doit être posée par les pouvoirs publics, au risque de voir cette situation s’aggraver au prix de nombreuses vies.
Au moment où nous bouclons ce numéro, nous apprenons que les livraisons de médicaments de la part de la pharmacie centrale ont repris normalement et sans aucune restriction. Nous nous pouvons que nous en réjouir !