La pièce théâtrale « le monstre » en avant-première, à la Cité de la culture

La pièce théâtrale « le monstre », a été présentée en avant-première au Théâtre des Régions à la Cité de la culture Chedli Kelibi, dimanche 21 février 2021, avec une dramaturgie et une scénographie de Moez Achouri, une mise en scène de Yahia Faidi et une chorégraphie de Oumaima Mannai.

D’après le texte Agota Kristof, née en Hongrie et auteure de quatre romans traduits dans une trentaine de langues, cette pièce est une œuvre majeure d’une grande actualité qui offre à lire une multitude d’interprétations tant et si bien qu’elle surfe avec une grande aisance entre l’introspection et l’analyse du réel sous toutes ses facettes.

Fruit d’une coproduction entre le Théâtre de l’Opéra-Tunis et le Laboratoire du Théâtre vivant du Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Ben Arous, cette pièce est l’aboutissement d’un long travail de recherche théâtrale qui a tenté avec succès à marier plusieurs formes d’expressions artistiques dont la chorégraphie, la vidéo, le mapping et la création musicale, pour offrir un spectacle total, tout en profondeur. Interprétée par Nizar Kchaou, Rami ,Cherni, Rihana Abbas, Ahmed Maddouri, Mariem Ben Yattou, Abdelmoujib Wallati et Chaima Ouni, cette pièce est une autopsie de la nature humaine avec ses joies et ses peurs.

Elle démarre avec une projection vidéo montrant des images du cosmos sur la trame d’un texte annonçant l’arrivée sur terre d’un être extra-terrestre. L’évènement a fait sensation en créant un état de panique parmi les gouvernants qui se sont réunis pour décider du sort de cet être jugé menaçant pour le genre humain.

Toutefois et contrairement à l’opinion officielle, Lina personnage principal dans cette pièce réussit à entrer en contact avec cet être extra-terrestre que son ami Bob présente comme un mal à éradiquer.

Mais en dépit de la résistance de Bob, Lina ne change pas d’avis sur cette créature qui a fini par muter en se multipliant sans difficulté au contact des humains enivrés, par le parfum des fleurs qui poussent sur son dos.

Mais le monstre ne pouvait cacher sa véritable nature. Sa vie dépendait des humains dont il consommait la chair jusqu’au bout des os. Le sort des humains est scellé et la créature occupe désormais tous les espaces. Nous sommes dans un autre temps, avec un décor épuré.

Et c’est dans un clair obscur que la pièce progresse lentement dans une atmosphère de science fiction, avec des tableaux présentant un laboratoire de recherches scientifiques et médicales.

Des personnages en costumes anticontamination à l’instar de ceux portés par les employés des laboratoires toujours fermés des recherches bactériologiques accentuent cette atmosphère angoissante jusqu’au moment où l’on donne un nom au monstre tant redouté: Le Covid 21.

Dans cette pièce ce monstre est en chair et en os et bien présent sur scène, contrairement à d’autres approches où le monstre était soit assis parmi le public, soit cité en tant que métaphore.

Moez Achouri, lui a donné un corps sans pour autant limiter la force de cette métaphore polysémique, ce qui offre aux spectateurs l’opportunité de voyager dans d’autres univers de réflexion autour de cette thématique Une pièce chargée de sens et de métaphores et portée de bout en bout par des comédiens très inspirés avec une dynamique très rythmée par une très belle chorégraphie signée Oumaima Manai, danseuse et chorégraphe du Pôle Ballet et Arts Chorégraphique du Théâtre de l’Opéra dont la touche a conféré à cette pièce une esthétique d’une modernité incontestée.

Avec communiqué

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