Par Ridha Lahmar
La réforme du secteur touristique est en panne sèche depuis près de dix ans, alors que le statu qu'on a fait qu’aggraver la dégradation des indicateurs du secteur avant même le 14 janvier 2011.
Les retombées postrévolutionnaires n’ont fait que porter le coup de grâce à un secteur déjà en difficulté.
Or l’importance de secteur dans l’économie tunisienne n’est plus à démontrer. 7% du PIB, plus de 3 milliards de dinars de recettes en devises chaque année, 100.000 emplois directs et 300.000 indirects… Nous avons tendance à oublier que la communauté nationale a déjà investi 8 milliards de dinars dans le tourisme qui compte aujourd’hui plus 800 hôtels représentant 240.000 lits.
L’effet d’entrainement du tourisme sur l’ensemble de l’économie du pays et sur la société tunisienne est considérable. En effet les deux tiers de la clientèle de TUNISAIR sont des touristes, la construction et la maintenance des hôtels se traduisent par le développement du secteur du bâtiment et de l’industrie des matériaux de construction… La stratégie actuelle consiste à assurer la sécurité, élément fondamental, tout en améliorant l’environnement, la qualité de l’accueil et celle des services, le transport, la restauration, etc.
Depuis plus de trois ans les responsables du tourisme tunisien ne pensent et n’agissent qu’à court terme et le maître-mot consiste à “essayer de sauver la saison”. Toutes les actions entreprises et tous les budgets sont consacrés à la promotion et à la commercialisation. Mais on oublie les réformes structurelles, les restructurations susceptibles de fournir un nouvel élan au tourisme tunisien à moyen et à long termes, les réformes aptes à impulser un nouvel élan au tourisme tunisien également à moyen et à long termes, les réformes susceptibles de donner une nouvelle image et de rehausser les couleurs d’une destination usée par le temps et la routine et dominée par la saisonnalité du produit.
La diversification des produits touristiques devrait privilégier l’émergence du tourisme culturel susceptible de tirer la qualité du tourisme vers le haut avec intégration des régions défavorisées du nord et du centre-ouest ainsi que de l’extrême sud. Malheureusement, jusqu’ici rien n’a été fait dans le sens de la protection et de la mise en valeur des sites archéologiques et des monuments historiques.
Aucun plan ou programme n’ont été conçus en coopération entre les départements du Tourisme et de la Culture pour promouvoir ce produit. Nous en sommes encore à essayer de sauver le tourisme saharien alors que le tourisme agonise à Tabarka, perle du nord-ouest qui dispose de multiples atouts.
Nous sommes bien dotés par la nature pour devenir une destination idéale pour le tourisme de congrès, de golf et sportif, mais il n’y a pas de stratégie promotionnelle allant dans ce sens pour exploiter les potentialités existantes.
Nous sommes la deuxième destination au monde en matière de thalassothérapie avec plus de 40 centres bien équipés, mais le secteur demande une mise à niveau et une formation continue du personnel pour actualiser les connaissances.
Mais cela tarde à venir et nous risquons de prendre un retard préjudiciable aux intérêts de notre pays.
Des actions fondamentales doivent être mises en chantier comme le propose la Cabinet Roland Berger et comme le démontre l’étude réalisée par la Banque mondiale qui suggère la création d’une agence spécialisée dans la promotion touristique et
mise en place d’une agence spécialisée dans la formation professionnelle dans les métiers du tourisme cogérée par les professionnels et l’Administration.
L’ONTT se réserverait les fonctions de contrôle-qualité, de mise à niveau, de stratégie de développement et de réglementation du secteur. Les professionnels du secteur auraient avantage à mieux s’organiser, en confédération, pour être plus efficaces dans la promotion du secteur avec regroupement de la FTH, FTAV, de la Fédération des restaurateurs et de la Fédération de l’artisanat sans oublier le transport touristique.
Le dynamisme relatif du secteur touristique s’évalue à travers les investissements consacrés au secteur chaque année, se mesure à travers l’évolution de l’activité des compagnies d’aviation tunisiennes, à travers l’ampleur et l’évolution du programme national de mise à niveau de l’hôtellerie.
De graves problèmes rongent le secteur hôtelier, mais ne reçoivent cependant pas de solution, comme le surendettement vis-à-vis du secteur bancaire. Ce retard excessif engendre un pourrissement de la situation alors qu’il faudrait traiter les hôtels au cas pour cas pour en sauver une grande partie.
La Turquie offre 6 MD en équipements agricoles pour l’OTD
L’Office des terres domaniales (OTD) vient de recevoir un premier lot de tracteurs et d’équipements agricoles d’une valeur de 6 millions de dinars offerts par l’Agence turque de coopération et de coordination. Un deuxième lot est prévu pour une livraison avant la fin du mois de juin, date prévue pour les moissons.
Il s’agit de renforcer la mécanisation de l’exploitation des céréales et de moderniser le parc de l’Office qui en a grandement besoin.
Des négociations sont en cours pour équiper en matériel de traite automatique les étables des vaches laitières. Selon le directeur général de l’OTD, le matériel reçu sera réparti entre trente-quatre complexes agricoles exploités par l’OTD dont la superficie cultivée s’étend sur 156.000 hectares en plus des 220.000 ha cédés dans le cadre de l’exploitation des terres agricoles. C’est ainsi que cinq moissonneuses-batteuses sont prévues dans le cadre du deuxième lot.
Une coopération est prévue avec la Tunisie dans le cadre du renforcement de la coopération avec les municipalités, qui de leur côté souffrent d’un sous-équipement manifeste, accentué par les saccages des parcs de matériel des mairies par des groupes inconnus. Il s’agit de faire face au ramassage des déchets domestiques et de veiller à l’entretien de la voirie.
Le Groupe Loukil rachèterait la société Ennakl
El Karama Holding est en train de vendre certains fleurons des entreprises confisquées. C’est ainsi qu’un appel d’offres a été lancé le 22 novembre 2013, pour la vente d’Ennakl véhicules industriels qui est le concessionnaire exclusif de firmes prestigieuses comme Volkswagen, Audi, Porsche et Renault véhicules industriels.
Cet appel d’offre a été jugé infructueux par Karama Holding qui est assistée et conseillée par Attijari Finances, une banque d’affaires, pour mener cette opération à bon port. En effet, les offres recueillies ont été jugées nettement insuffisantes au vu de la valeur des actifs fonciers et commerciaux d’Ennakl, notamment les installations et terrains de la Cherguia II.
Le 25 avril 2014 l’appel d’offres a été relancé avec un prix minimum de transaction de 43 millions de dinars afin de préserver les intérêts de l’État tunisien et après une évaluation effectuée par des experts.
En date du 12 mai 2014 seule une offre émanant d’un consortium dirigé par un chef de file, la société Universal auto distributors, holding appartenant au groupe Loukil, a été reçue par El Karama Holding, ce qui signifie que ce consortium a accepté de payer le prix minimum sur lequel il s’est engagé. Il semble que cette offre a été acceptée et que le reste de la procédure va suivre dans les prochaines semaines pour concrétiser les conditions et modalités de la cession. Rappelons que le groupe Loukil est déjà concessionnaire de Citroën en Tunisie.
Céréales, apprendre à gérer l’abondance
Grâce à l’abondance des pluies, la campagne céréalière 2013-2014 se révèle plus productive que la précédente. En effet, les évaluations des services techniques du ministère de l’Agriculture font état de 24 millions de quintaux de céréales contre 13 millions de quintaux pour 2012-2013. Soit presque le double.
À condition bien sûr que ces prévisions se révèlent exactes ce résultat est réjouissant pour la balance des paiements, car il permettra de réduire nos importations de céréales. En effet, la population tunisienne consomme en moyenne 35 millions de quintaux de céréales par an et les importations viennent combler la différence entre 35 M et le volume des moissons de l’année.
C’est l’Office des céréales, secondé par les coopérations centrales, qui veille pour le compte de l’État sur la collecte des céréales auprès des producteurs agricoles. Chaque année cela implique des préparatifs qui consistent à assurer le transport et le stockage des volumes livrés, la fourniture des emballages (sacs en jute) et le paiement des producteurs.
Le grand problème de cette année sera la capacité de stockage qui sera insuffisante.
En effet les silos disponibles chez l’Office, les coopératives et les particuliers ne dépassent pas 15 M de quintaux.
Certes il y a eu des encouragements il y a vingt-cinq ans pour financer des silos à créer chez les agriculteurs privés, mais le programme a été interrompu prématurément. Il y a un risque de voir arriver les pluies d’automne alors qu’une partie de la récolte reposera encore dans des sacs à ciel ouvert.
Il y a lieu de trouver d’urgence des solutions efficaces de stockage supplémentaires telles que des silos situés dans les gares, les ports, les minoteries-semouleries, les fermes domaniales, les privés. Rappelons que 201 centres de collecte ont été aménagés pour recevoir la récolte, que 400 camions seront mobilisés pour le transport en plus des wagons céréaliers de la SNCFT et que onze laboratoires seront prêts pour contrôler la densité des grains livrés par les paysans.
Ridha Lahmar