La retraite à 62 ans dans le secteur privé: ce que l’on sait

La Tunisie envisage de revoir à la hausse l’âge de la retraite dans le secteur privé en 2024, suite à l’ajustement préalable à 62 ans dans le secteur public. Cette mesure qui nécessiterait une réforme législative des systèmes sociaux et d’assurance maladie suscite des débats et des réserves au sein de la société. Certains considèrent que cette mesure peut être perçue comme une imposition disproportionnée aux travailleurs, remettant en question l’équité de la proposition. D’autres soulignent la nécessité de tenir compte des spécificités de certains secteurs où le maintien d’une force de travail expérimentée pourrait être essentiel.

Intervenu ce mardi 5 décembre 2023 sur les ondes de Mosaïque Fm, Nader Ajabi, le directeur général de la sécurité sociale au ministère des Affaires sociales, a déclaré que la hausse de l’âge de la retraite à 62 ans dans le secteur privé serait facultative sous réserve de l’approbation de l’employeur. Il a ajouté qu’il serait également possible, de manière facultative, de prolonger l’âge de la retraite de trois années supplémentaires, portant ainsi l’âge à 65 ans.

Ajabi a précisé que les détails spécifiques de cette initiative seront élaborés dans le cadre du texte législatif qui sera adopté à cet effet. Il a également révélé que le ministère des Affaires sociales s’attèle depuis deux ans à plusieurs dossiers, dont la réforme de la gouvernance du système de sécurité sociale tant dans le secteur public (Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale, CNRPS) que privé (Caisse Nationale de Sécurité Sociale, CNSS).

Dans le cadre de cette démarche, le ministère vise à élargir la couverture sociale en intégrant le secteur parallèle et d’autres professions. Parmi les préoccupations majeures, on compte la résolution des dettes accumulées par de nombreuses institutions publiques et privées envers les deux caisses de sécurité sociale (CNSS et CNRPS). À cet égard, Ajabi a souligné l’accélération du recrutement d’observateurs et la mise en réseau des données entre les agences de contrôle, notamment les agences d’inspection du travail et les inspecteurs de la sécurité sociale.

Malgré les défis, Ajabi a noté des progrès significatifs, signalant une réduction du déficit de la Caisse nationale de sécurité sociale, passant de 1,241 milliard de dinars en 2021 à 951 millions de dinars en 2022. Il a expliqué que ce déficit était attribuable à l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance et à la diminution de l’indice démographique, résultant en une diminution du pourcentage de la population active par rapport aux retraités, bien que cette tendance ait commencé à s’inverser en 2022 selon Ajabi.

 

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