Après la révolution anticommuniste de 1989, la Roumanie s’est à nouveau ouverte sur le monde et la Francophonie. Pour la Roumanie, la Francophonie représente une opportunité de rétablir des liens historiques, culturels, diplomatiques, académiques et économiques non seulement avec les pays fondateurs de l’Union européenne (France, Luxembourg, Belgique), mais aussi avec d’autres pays du monde, en particulier ceux du continent africain. Membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) depuis 1993, la Roumanie y joue un rôle-clé dans la promotion de la langue française et des valeurs francophones en Europe et dans le monde. Par ailleurs, mars est le mois de la Francophonie, puisque la Journée internationale de la francophonie est une célébration mondiale ayant lieu le 20 mars de chaque année. À cette occasion, nous avons eu le plaisir de parler de la Francophonie et le rôle de la Roumanie avec Dr Dan Stoenescu, l’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la Roumanie auprès de la République Tunisienne.
Dr Dan Stoenescu, l’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la Roumanie auprès de la République Tunisienne, reçu par le président Kaïs Saïed
Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Francophonie, Comment se prépare la Roumanie en tant qu’Etat-phare de la Francophonie pour célébrer le 50ème anniversaire de la Francophonie ?
Dans la perspective du Sommet de Tunis (12-13 décembre 2020), la Roumanie, en tant qu’Etat-phare de la Francophonie, est prête à célébrer la Francophonie et à travailler avec tous les pays pour promouvoir les idéaux et les principes qui nous unissent. Pour la célébration du 50ème anniversaire de la francophonie. La Roumanie va se joindre à l’effort commun de l’OIF et des Etats Membres pour marquer ce moment. Parmi les évènements qu’on a déjà programmés en Roumanie, on peut mentionner tout d’abord la cérémonie d’anniversaire qu’on va organiser, ensemble avec BRECO (Bureau Régional de l’OIF pour l’Europe Centrale et Orientale) et AUF-ECO (Direction régionale de l’Agence Universitaire de la Francophonie pour l’Europe Centrale et Orientale), le 17 mars, dans le beau siège historique de la Banque Nationale, pour marquer la Journée Internationale de la Francophonie.
En outre, on peut aussi évoquer l’émission, par la Banque Nationale de la Roumanie, d’une monnaie anniversaire dédiée au cinquantenaire de l’OIF et la nouvelle promotion des boursiers d’études doctorales et postdoctoral « Eugen Ionescu » sera appelé « La Promotion du Cinquantenaire de la Francophonie”. L’organisation des séances dédiées à l’anniversaire de la francophonie au cadre des réunions de la Commission Politique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) et de la Commission pour la Coopération et le Développement de l’APF, qui auront lieu également à Bucarest, le 4-5 mars 2020.
En effet, il y aura notamment la projection du logo anniversaire soit sur le bâtiment du Parlement, pendant le mois de la francophonie – les démarches sont en cours; Avec le Ministère de l’Education Nationale et d’autres institutions concernées, nous allons continuer notre coopération avec des écoles, collèges nationales et universités pour entrainer les jeunes dans la célébration de la francophonie. En outre, toutes les activités organisées notamment par nos missions diplomatiques à l’étranger, à l’occasion de la Journée Internationale de la Francophonie le 20 Mars, s’ajoutent à cet effort.
S’agissant des coopérations, avez-vous établi des coopérations avec des institutions francophones ?
Oui, nous avons établi une excellente coopération avec les deux institutions francophones à portée régionale basées à Bucarest, à savoir, le BRECO, ainsi que la AUF-ECO, qui siègent à Bucarest. En outre, cet accord de siège de BRECO a été négocié en 2018, par la mise à jour de l’ancien accord de siège. Par ailleurs, l’accord a été signé en marge du sommet d’Erevan, le 12 octobre 2018. Ledit accord est en cours d’entrée en vigueur, après approbation par le gouvernement, le projet de loi étant déjà approuvé par la Chambre des députés et le Sénat.
Quels sont les efforts, les initiatives et les grands objectifs de la Roumanie en vue de promouvoir la francophonie?
Le cinquantième anniversaire de la Francophonie institutionnelle est une très bonne occasion pour faire le bilan et regarder vers l’avenir. A cet égard, la Francophonie d’aujourd’hui ne se résume plus seulement à l’effort d’accroitre l’usage et l’influence de la langue française mais implique aussi des actions bien déterminés qui sont connectée aux défis des temps modernes, comme le renforcement de la gouvernance démocratique et du respect des droits de l’homme, la prévention et la gestion des conflits, l’insertion professionnelle et citoyenne des jeunes, la facilitation de la mobilité ou la mise en œuvre des Objectifs du développement durable, etc.
De plus, notre responsabilité commune, de la grande famille Francophone qui ressemble 88 Etats, réside dans la mise en œuvre de ces actions. La Conférence Ministérielle et le Sommet de Tunis, en décembre 2020, seront notamment une très bonne occasion pour les Etats Membres de réaffirmer leur soutien à l’Organisation et à ses objectifs tournés vers l’avenir. C’est dans notre intérêt commun que les générations futures cultivent et bénéficient toujours des valeurs et des objectifs de la Francophonie. Par ailleurs, la Secrétaire Générale de la Francophonie a lancé une grande réforme de notre organisation, afin de la rendre plus efficace et plus visible. Nous soutenons ses efforts car la meilleure façon de célébrer la cinquantaine est de bien préparer les 50 ans à venir. C’est ainsi que la Roumanie est considéré un Etat-phare de la Francophonie dans sa région, l’Europe Centrale et Orientale.
Comment envisagez-vous ce rôle de la Roumanie en tant qu’Etat-phare de la Francophonie dans sa région, l’Europe Centrale et Orientale ?
Il est à noter qu’en tant que membre de l’OIF depuis 1993, la Roumanie y joue un rôle-clé en devenant le premier pays de la région de l’Europe Centrale et Orientale à accueillir la Conférence ministérielle de la Francophonie, en 1998, puis le Sommet de la Francophonie en 2006, est ce le premier Sommet organisé dans la région de l’Europe Centrale et Orientale.
En effet, le nombre des réunions dédiées notamment à la francophonie qui sont organisée en Roumanie ne cesse de s’agrandir et de s’élargir en thématiques pour s’adapter aux nouvelles priorités de l’Organisation, à savoir, la Conférence des Femmes de la Francophonie (2017), la Conférence des Présidents des Délégations de la Région Europe de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (2018), la 2ème édition du « Forum régional jeunesse et emplois verts » (2018), 4éme Conférence des ministres francophones de l’enseignement supérieur (2019), le 1er Forum du numérique de l’espace universitaire francophone (2019), la réunion annuelle du Réseau francophone de la régulation des télécommunications (Fratel) sur le thème « Enjeux de couverture et de qualité de service mobile: quel rôle pour le régulateur» 2019; les réunions de la Commission Politique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) et de la Commission pour la Coopération et le Développement de l’APF, le 4-5 mars 2020; la réunion de l’Assemblée Générale de l’AUF en 2021 etc.
De surcroît, on a eu le plaisir d’accueillir à Bucarest la première visite officielle de la Secrétaire Générale de la Francophonie après sa prise de fonction, en mars 2019. A cet égard, Bucarest est devenu aussi la première ville en Europe à disposer d’une Place de la Francophonie, inaugurée en 2013 et où un buste de Léopold Sédar Senghor, l’un des fondateurs de la Francophonie, y trône depuis mars 2017. A cet égard, La Roumanie est fière de son rôle d’Etat-phare de la Francophonie dans sa région, l’Europe Centrale et Orientale, c’est ainsi que nous sommes résolus à continuer notre engagement francophone et à développer l’apprentissage de la langue française.
Comment cet engagement francophone sera développé en vue de promouvoir l’apprentissage de la langue française?
La Roumanie est le pilier de la Francophonie en Europe Centrale et Orientale, c’est ainsi que toutes les données statistiques nous offrent des preuves (ex. du total de 14 000 professeurs de français dans les pays d’Europe Centrale et Orientale, près de 8 000 enseignent en Roumanie). D’ailleurs, la Roumanie a organisé le 28 novembre 2019, à l’occasion de la Journée Internationale du Professeur de Français, le plus grand nombre d’événements parmi tous les pays francophones.
Au sujet de l’apprentissage de la langue française et de la culture francophone au sein de la société roumaine, l’apprentissage des langues étrangères à l’école fait que la Roumanie est souvent considérée comme le plus francophone des pays où le français n’est pas une langue officielle. Toutefois, la première édition des Jeux olympiques internationaux de langue française s’est déroulée à Cluj, du 7 au 10 mai 2015, à l’initiative du ministère roumain de l’Éducation, avec le soutien de l’OIF. Depuis 2015, l’Olympiade internationale (qui se déroule actuellement en Europe centrale et orientale) est organisée chaque année dans l’un des États membres de l’OIF d’Europe centrale et orientale.
Dans le même contexte, le Programme «Eugène Ionescu» de bourses doctorales et de recherche post-doctorat, lancé par la Roumanie, en 2006, à l’occasion du Sommet de la Francophonie de Bucarest, compte aujourd’hui 12 promotions de boursiers, avec 856 doctorants et chercheurs postdoctoraux issus des 39 pays (Albanie, Algérie, Arménie, Benin, Belgique, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Cote d’Ivoire, Egypte, France, Gabon, Géorgie, Grèce, Guinée, Hongrie, Lettonie, Liban, Madagascar, Macédoine de Nord, Mali, Maroc, Mauritanie, R. de Moldavie, Pologne, Ruanda, République Centrafricaine, RD Congo, R. Congo, Sénégal, Serbie, Slovaquie, Suisse, Togo, Tchad, Tunisie, Ukraine, Vietnam) ;
Pourriez-vous nous expliquez davantage le programme de bourses doctorales et postdoctorales « Eugen Ionescu » offertes par la Roumanie?
Le programme des bourses « Eugen Ionescu » est financé par le Ministère des Affaires Etrangères et géré avec un excellent professionnalisme par la direction régionale de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF-ECO), en coopération avec le Ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de l’Education et de la Recherche et les institutions d’enseignement supérieur de Roumanie. En effet, le 23 mai 2007, le Gouvernement de la Roumanie a adopté l’arrêté concernant la création du système de bourses d’études doctorales et de postdoctorales « Eugen Ionescu » pour les ressortissants étrangers accueillis au sein des institutions d’enseignement supérieur de Roumanie, membres de l’Agence universitaire de la Francophonie. Le programme est coordonné par le Ministère des Affaires Etrangères de la Roumanie qui en assure également le financement.
Eugen Ionescu (n. le 13 novembre 1909, Slatina, Roumanie; m. le 28 mars 1994, à Paris) est un écrivain franco-roumain renommé, un des pères du théâtre de l’absurde, auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur le théâtre et membre de l’Académie Française. La Roumanie souhaite que ce programme puisse démontrer l’ampleur de son engagement en faveur de la Francophonie. Contribuer à la formation des formateurs, acteurs principaux du développement durable de tout pays, constitue la meilleure manière de mettre en pratique les valeurs communes de solidarité qui se trouvent au cœur de la Francophonie.
A cet égard, nous nous félicitons pour le succès enregistré par ce programme à travers le temps, qui a réussi d’évoluer avec succès en faisant face à un nombre croissant de candidatures et de pays représentés, à la diversification thématique et à l’approfondissement de la coopération universitaire entre la Roumanie et les autres pays francophones.
En outre, on se propose qu’en cette année de la célébration du 50ème anniversaire de la naissance du mouvement de la Francophonie institutionnelle, la nouvelle promotion des boursiers d’études doctorales et postdoctoral « Eugen Ionescu » sera appelé la « Promotion du Cinquantenaire de la Francophonie » en vue de promouvoir l’éducation francophone en Roumanie.
Quel est le rôle de l’éducation francophone en Roumanie ?
Il est à noter que nous avons deux écoles internationales françaises qui fonctionnent à Bucarest – le lycée français Anna de Noailles et l’école française internationale (EFI, unité d’enseignement privé, ouverte en avril 2019). Nous avons aussi 109 branches francophones, étatiques ou privées qui opèrent dans l’enseignement scolaire et professionnel. Cependant, nous avons plus de 60 branches bilingues exercent leur activité dans les écoles et lycées roumains. Nous avons aussi le plus grand nombre de tous les pays membres de l’Union européenne, hors de France, 24 branches proposant un baccalauréat international français reconnu en France. 13 de ces 24 établissements d’enseignement ont reçu la distinction d’excellence « FrancEducation », décernée pour trois ans par le ministère de l’Éducation nationale.
Par ailleurs, le nombre d’enseignants de français est le plus élevé de tous les États d’Europe centrale et orientale. Actuellement, environ 7500 professeurs de français (de 9000 à 2015) sont dans l’activité. Néanmoins, nous avons également organisé à Bucarest des cours supérieur international pour les officiers des pays francophones en vue de former le futur personnel des missions ONU de maintien de la paix, étant soutenu financièrement par l’Organisation Internationale de la Francophonie, pour stimuler la participation des pays africains francophones.
Quel type de programmes de coopération et de formation la Roumanie offre-t-elle aux pays francophones?
Bien sûr, il existe de nombreux programmes, mais je voudrais maintenant parler du Cours international des officiers des pays francophones. L’École d’application des officiers « Mihai Viteazul » de la gendarmerie roumaine a été inaugurée le 13 novembre 2002. Depuis 2011, l’OIF a signé des protocoles d’accord avec l’École d’application pour soutenir financièrement la participation au Cours international des officiers des pays francophones. Depuis 2014, l’École d’application est membre du Réseau francophone d’expertise et de formation aux opérations de maintien de la paix (REFFOP) de l’OIF. Depuis 2015, l’Organisation des Nations Unies a certifié le cours international de la formation supérieure, conformément aux normes fixées par le Département des opérations de maintien de la paix.
Dans ce contexte, le cours international de haut niveau (CSI), d’une durée de 12 semaines, vise essentiellement à préparer les officiers appartenant à des forces de sécurité similaires à exercer les fonctions d’état-major international. Il est à noter que le CIS a été suivi jusqu’à présent de 17 promotions, à savoir 253 étudiants de 32 pays dont la Tunisie. En outre, le ministre des Affaires étrangères roumain a également dédié des cours de stabilisation et de reconstruction post-conflit pour le G5 Sahel.
Pourriez-vous nous expliquez davantage comment s’est déroulé le cours de stabilisation et de reconstruction post-conflit pour le G5 Sahel en 2018 ?
Au sujet du cours de stabilisation et de reconstruction post-conflit pour le G5 Sahel, la 12éme édition dudit cours, organisée par le MAE en collaboration avec le MApN et RoAid (12-16 novembre 2018, Bucarest), a été dédiée, pour la première fois, aux participants des États membres du G5 Sahel, principalement suite à la concrétisation de l’engagement pris par le ministre des Affaires étrangères lors de la conférence internationale des donateurs pour la région du Sahel, tenue à Bruxelles, en février 2018. Par ailleurs, le cours a renouvelé le fil conducteur de la participation de la Roumanie à la formation de spécialistes de l’administration publique dans la région, après plus de deux décennies. 14 stagiaires du Sahel y ont participé (principalement des ministères des affaires étrangères, de la défense, de l’intérieur et de la justice au Burkina Faso, en Mauritanie, au Mali et au Niger) et 13 stagiaires de la Roumanie (MAE, MApN, MAI, MJ, Université Babes-Bolyai).
Depuis 2008, le Ministère des affaires étrangères a organisé et financé douze éditions du cours de reconstruction et de stabilisation après conflit, auquel ont assisté plus de 300 étudiants civils et militaires des pays partenaires de coopération au développement. En 2018, le cours a été dédié à la région du Sahel, étant délivré en langue française, réunissant 14 participants de Burkina Faso, Mali, Mauritanie et Niger.
Y a-t-il d’autres domaines qui se déroulent dans l’espace francophone ?
Oui, il faut aussi mentionner le sujet des opérations de maintien de la paix, qui se déroulent surtout dans l’espace francophone, ou la Roumanie est très présente avec des cadres du Ministère de la Défense et du Ministère de l’Intérieur : UNFICYP 5 cadres, MINUSMA – 120 militaires et 4 hélicoptères, MINUSCA – 7 cadres, MONUSCO – 13 cadres, EUCAP Sahel Niger – 2 cadres, EUAM Ukraine – 6 personnes, EUMM Georgia –– 18 personnes, EUNAVFOR Atalanta – 1 militaire, EUTM Mali – 1 militaire, EUTM Somalie – 1 militaire, EUTM RCA – 14 militaires.
En ce qui concerne la diplomatie, Votre Excellence, quels sont les projets et les initiatives de la diplomatie ouverte en Roumanie ?
Il y a plusieurs projets et initiatives de la diplomatie ouverte en Roumanie, nous évoquons notamment l’inauguration du Marché de la Francophonie, à Bucarest (2013). Par ailleurs, à l’occasion du 20e anniversaire de l’adhésion de la Roumanie, en 1993, à l’OIF, le MAE et la Mairie générale de la municipalité de Bucarest ont inauguré le 15 mars 2013 le Marché de la Francophonie, est ce la première initiative de ce type dans l’espace public, situé à l’intersection du boulevard de la Liberté et de Calea 13 Septembrie, près du Palais du Parlement.
Dans le même contexte, le buste de l’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, fondateur de la Francophonie, qui est offert par les autorités sénégalaises par le biais de l’ambassade de Roumanie à Dakar, a été placé, en mars 2017 sur la place de la Francophonie. De plus, en 2017, le projet de réalisation de la place du marché de la Francophonie s’est achevé avec les bustes des autres parents fondateurs: Norodom Sihanouk (Cambodge), Habib Bourguiba (Tunisie) et Hamani Diori (Niger). A cet égard, le Cambodge et la Tunisie ont préparé les bustes des deux pères fondateurs de la Francophonie, qui seront offerts à l’Etat roumain, en guise de don.
Par ailleurs, il y a eu une organisation annuelle des événements culturels et de la diplomatie publique durant le mois de la Francophonie, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, au pays et à l’étranger à travers les missions diplomatiques de la Roumanie.
Y a-t-il une formation des diplomates et des fonctionnaires en français afin de promouvoir l’apprentissage de la langue ?
Oui, nous avons également un plan pluriannuel de formation des diplomates et des fonctionnaires en français. Ce programme phare de coopération avec l’OIF a été, entre 2004 et 2018, le plan de formation en français des diplomates et des fonctionnaires, dont ont bénéficié environ 6 500 diplomates et fonctionnaires roumains. Depuis 2019, l’OIF propose à la Roumanie un autre programme, la « Francophone Institutional Initiative » (Francophone d’Etablissement Initiative – IFE), qui vise à renforcer l’Institut national d’administration (INA) en tant que prestataire de programmes de formation, y compris en français. IFE a commencé à fonctionner en septembre 2019. En outre, nous avons également de nombreux hauts fonctionnaires qui occupent actuellement des postes au sein du mouvement francophone.
Qui sont ces hauts fonctionnaires roumains occupant des postes au sein du mouvement francophone ?
Nous avons plusieurs hauts fonctionnaires roumains qui occupent des postes au sein du mouvement francophone à savoir, Prof. Dr Sergiu Nistor, conseiller présidentiel, représentant personnel du Président de la Roumanie pour la Francophonie, représentant de la Roumanie au Conseil permanent de la Francophonie; Prof. Sorin Cîmpeanu, recteur de l’Université agronomique et des sciences vétérinaires de Bucarest, président du Conseil des recteurs de Roumanie, membre de la délégation du Parlement de la Roumanie auprès de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie qui a été aussi élu, en mai 2017, président de l’Agence universitaire de la Francophonie, pour un mandat de quatre ans. Sans oublier bien sûr le conf. Dr. Ciprian Mihali, qui est, depuis septembre 2016, directeur de la direction régionale Europe occidentale de l’Agence universitaire de la Francophonie, basée à Bruxelles et Mme Monica Jiman, PDG de Pentalog, qui est, depuis 2017, la présidente du Réseau francophone des femmes entrepreneurs, créé pour la Conférence francophone des femmes entrepreneurs (Bucarest, 1-2 novembre 2017).
Il convient également de noter que l’ambassadeur de la Roumanie à Paris, Son Excellence M. Luca Niculescu a été élu, en février 2019, Président du Groupe des Ambassadeurs Francophones en France (GAFF). Un autre exemple est le Conseil d’administration de l’AUF où nous avons Prof. Dr. Mihnea Costoiu, recteur de l’Université Politehnica de Bucarest et Mme. Aurelia Grosu, conseillère pour les affaires politiques. Il y a aussi à l’OIF Mme. Paula Ionescu, directrice des conférences, Mme. Claudia Pietri, spécialiste de programme à la Direction “Langue française, culture et diversités” et Mme. Gabriela Wimphen, chargée de recrutement au Service des ressources humaines. En outre, nous avons également de nombreux autres fonctionnaires et spécialistes roumains qui travaillent à la promotion de la francophonie dans le monde entier, bien évidemment.