L’Afrique, deuxième plus grande région importatrice de blé au monde après l’Asie, devient un marché stratégique pour les fournisseurs étrangers, en particulier la Russie. En raison de la fragilité de la production locale, notamment en Afrique du Nord, la demande en blé importé ne cesse de croître, et la Russie se positionne comme un acteur clé dans ce secteur.
Entre janvier et octobre 2024, la Russie a exporté 21 millions de tonnes de blé vers l’Afrique, un chiffre impressionnant en hausse de 35% par rapport à la même période en 2023, selon l’agence de presse russe Interfax. Cette augmentation témoigne de l’expansion de la part de marché de la Russie sur le continent africain, notamment grâce à une augmentation significative des achats en provenance du Maroc, du Nigeria et du Kenya, où les importations ont respectivement été multipliées par six, 3,7 et 1,4.
L’année 2024 marque une nouvelle étape pour les exportations russes, avec la reprise des livraisons vers 12 pays africains supplémentaires, dont l’Éthiopie et Djibouti, qui avaient été laissés de côté l’année précédente. Parmi les principales destinations du blé russe en Afrique figurent l’Égypte, l’Algérie et le Kenya, des pays où la demande reste particulièrement élevée.
La Tunisie, un partenaire privilégié?
La Tunisie n’est pas en reste. Les relations économiques entre la Russie et la Tunisie suivent également cette dynamique. Le chiffre d’affaires commercial entre les deux pays devrait dépasser les 2 milliards de dollars d’ici la fin de 2023, selon les diplomates russes. Une coopération renforcée est envisagée, notamment dans le domaine alimentaire, avec une augmentation progressive des exportations de céréales, dont le blé et l’orge. Ce partenariat est soutenu par des discussions sur l’utilisation de monnaies nationales dans les règlements commerciaux, ce qui pourrait simplifier et accroître les échanges.
Le tourisme, autre secteur clé des relations bilatérales, connaît également un essor. La Tunisie, avec son climat méditerranéen et son riche patrimoine culturel, attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de touristes russes. Cependant, la fréquence des vols reste un facteur limitant pour le développement de ce secteur. Les efforts sont en cours pour accroître le nombre de vols directs entre la Russie et la Tunisie, avec la reprise des liaisons entre Moscou, Saint-Pétersbourg et la Tunisie par la compagnie Nouvelair Tunisie. Un vol aller simple peut commencer à 80 mille roubles ( près de 2400 dinars), et les citoyens russes bénéficient d’un régime sans visa pour des séjours de moins de 90 jours.