Le président du Syndicat National des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri a réagi dans la soirée de dimanche à lundi 16 juillet 2018, à propos de l’interview controversée du président de la République Béji Caid Essebsi diffusé sur Nessma TV. « le président de la République assure une protection politique au propriétaire de la chaîne, en dehors de la loi. »a-t-il écrit.
Ce passage d’Essebsi sur la chaîne « familiale » a révolté la HAICA et plusieurs journalistes qui ont mis en garde contre des pratiques illégales scandaleuses non conformes aux règles du travail médiatique à commencer par l’intervention du président dans le contenu journalistique de cette interview, qui aurait dû être passée en direct, non enregistrée à l’avance, et diffusée sur la chaîne nationale. Dans une déclaration à Assabah News, le président de la HAICA, Nouri Lajmi a pointé du doigt Nessma TV, qui selon lui manque de considération à la Haute Instance, insistant sur le fait que cette chaîne se trouve dans une situation totalement illégale, et que le chef de l’Etat aurait dû adresser ses propos au peuple par le biais de la chaîne du service public.
L’ancien PDG de la télévision tunisienne, Elyes Gharbi a, lui aussi, fustigé cette interview qu’il a considéré comme « un deal entre BCE et la chaîne précitée. Principes de base: le président de la république et la présidence de la république, n’ont absolument pas le droit d’intervenir sur le contenu journalistique d’une interview, qui de surcroît devrait être en direct live, et non pas enregistrée, la règle de base c’est de rencontrer l’équipe du président la veille ou l’avant veille et de se mettre d’accord sur des axes mais jamais sur les questions. A la fin de l’enregistrement, les rushs appartiennent au diffuseur et la présidence ne doit avoir aucun droit de regard sur le montage, il s’agit d’une prestation journalistique et non pas de propagande ou de communication, si l’interviewé n’est pas bon, c’est son problème, pas celui de la Chaîne, encore moins du journaliste, au contraire en principe gêner et bousculer sont le principal moteur de l’exercice. Celle d’aujourd’hui n’est pas une interview, c’est un deal. Et c’est depuis 2014 que ce simulacre de journalisme à été mis en place par les équipes de Carthage et de la Kasbah. Ce qui devait arriver arriva, c’est parti tellement loin que certaines chaînes ne veulent plus assumer et elles ont bien raison. Moncef Marzouki faisait du direct et il n’a jamais censuré une seule interview. » a-t-il publié.