La Tunisie est en proie à une crise hydrique sans précédent. Les réserves en eau du pays ont atteint un niveau critique, suscitant une vive inquiétude chez les autorités et les experts.
Selon les derniers chiffres officiels, le taux de remplissage des barrages est tombé à un niveau alarmant de 25,6%. Cela correspond à des réserves d’eau de seulement 580 millions de mètres cubes, soit une baisse de près de 255 millions de mètres cubes par rapport à la moyenne des trois dernières années.
Avec une consommation quotidienne d’eau estimée entre 2,3 et 2,4 millions de mètres cubes, ces réserves ne suffisent à couvrir que 75 jours de consommation. La situation est d’autant plus préoccupante que plusieurs gouvernorats dépendent entièrement des eaux souterraines, des ressources de plus en plus sollicitées et fragilisées.
Face à cette urgence, le nouveau gouvernement, dirigé par Kamal Maddouri, a placé la question de la gestion de l’eau au cœur de ses priorités. Lors de son premier Conseil des ministres, le Premier ministre a souligné l’importance d’une utilisation optimale des ressources en eau, appelant à l’accélération des projets en cours et à la lutte contre l’exploitation illégale.
Parmi les mesures annoncées, on retiendra la révision du code de l’eau, visant à renforcer les sanctions contre les atteintes à l’approvisionnement public en eau. Le gouvernement compte également adapter le modèle agricole national pour le rendre plus résilient face au changement climatique et à la raréfaction de l’eau.
La résolution des problèmes liés à l’usine de dessalement de Sousse et l’accélération de l’achèvement des autres usines de dessalement prévues figurent également parmi les priorités du gouvernement. Ces projets, qui visent à diversifier les sources d’approvisionnement en eau, sont considérés comme essentiels pour faire face à la crise hydrique.
Il est nécessaire de souligner que la Tunisie, bien que faiblement émettrice de gaz à effet de serre, est en première ligne face aux impacts du changement climatique. Cette sécheresse historique en est la triste illustration. Alors que le pays ne contribue que marginalement au réchauffement global, ses populations subissent les conséquences les plus directes de ce phénomène, avec notamment une évaporation record de 650 000 mètres cubes d’eau. Cette situation met en péril leur sécurité alimentaire et leur bien-être.