La crise économique et sociale qui affecte la Tunisie depuis 2011 pèse lourdement sur la classe moyenne. Le directeur général de l’Institut Tunisien des Etudes stratégiques (ITES), Néji Jalloul, a indiqué que la classe moyenne subit de plein fouet l’inflation et le chômage. Ce sont les jeunes hauts diplômés qui sont particulièrement touchés : 45% d’entre-eux n’ont pas travaillé depuis 3 ans.
La classe moyenne représente aujourd’hui 50% de la société, alors qu’elle représentait 84% en 1984 et 70% en 2010. Elle a, dans ce même contexte, perdu 40% de son pouvoir d’achat. « Il s’agit de la classe des salariés. Ces derniers épuisent leurs salaires durant les 15 premiers jours du mois. Plus encore : 40% d’entre-eux sont en situation de découvert bancaire », a expliqué Néji Jalloul sur Mosaïque FM ce vendredi 21 décembre 2018, qui a ajouté que 17% de la classe moyenne ne consomme pas de viande.
D’un autre côté, le directeur général de l’ITES a précisé que 60% des salaires de la classe moyenne sont inférieur à 1000 TND et 33% des salaires sont inférieurs à 500 TND. D’autre part, l’expert au sein de l’ITES, Farid Ben Saïd, est lui aussi revenu sur la situation de la classe moyenne. Pour pouvoir y rester, il a indiqué que le revenu d’un individu doit être augmenté de 50% sur une période de 5 ans. « Il faut réorienter la compensation afin qu’elle puisse mieux profiter à la classe moyenne, d’autant plus qu’il faut mettre en place des logements économiques, destinés à cette catégorie, dans les grandes villes », a-t-il encore expliqué.