La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) fait preuve d’un regain d’activité. Après avoir traversé une période de vaches maigres, liée au déclin du secteur phosphatier, l’entreprise ferroviaire assiste à une amélioration de son activité.
Le renforcement observé est étroitement lié à la reprise de la production de phosphates, poumon économique de la Tunisie. « Avant, nous transportions jusqu’à 7 millions de tonnes de phosphates par an. Ce chiffre est tombé à moins d’un million après la révolution », rappelle Taoufik Boufaied, PDG de la SNFCT. Cette chute vertigineuse avait mis à mal les finances de la compagnie, dont les revenus dépendaient en grande partie de ce minerai. En effet, les recettes issues du transport de passagers ne représentent que 35% des dépenses totales, le reste étant assuré par le transport de marchandises, principalement des phosphates.
La Tunisie, autrefois cinquième producteur mondial de phosphate, a vu sa production s’effondrer après 2011. Le pays a même dû importer ce minerai essentiel, une situation inédite. Néanmoins, une lueur d’espoir subsiste au vu d’une augmentation de 23% de la production de phosphates au premier semestre 2024, portée par la modernisation des équipements de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG).
Cette reprise a eu un impact direct sur l’activité de la SNFCT. Le transport ferroviaire de phosphate a enregistré une hausse de 18,15% en 2023, témoignant d’une dynamique positive. Les wagons chargés de ce minerai précieux sillonnent à nouveau les rails, apportant un soutien financier indispensable à la compagnie ferroviaire.
Il sied de noter que le gouvernement a lancé un ambitieux plan de développement pour relancer le secteur, avec notamment le projet de mine à ciel ouvert d’Oum El Khashab. Ce projet, qui vise à produire plus de 2,6 millions de tonnes de phosphate brut par an, devrait renforcer la position de la Tunisie sur le marché mondial.