Un certain nombre d’associations et d’organisations tunisiennes ont averti contre le «danger de continuer à attribuer des postes de haute responsabilité dans les institutions de l’État sur la base du favoritisme et de la loyauté partisane, et non sur la base de la compétence, de l’expérience et de la capacité de placer l’intérêt de la Tunisie au-dessus des intérêts des partis et des lobbies qui courent après les privilèges et les gains matériels et idéologiques».
Dans un communiqué publié ce mercredi 29 avril, seize organisations ont appelé à mettre un terme « au feuilleton de ces nominations contraires aux règles de bonne gouvernance, qui grèvent les ressources de l’État, harassent ses institutions, menacent aussi bien les acquis réalisés en Tunisie depuis l’Indépendance que les droits et libertés réalisés depuis 2011, et souillent l’image de la Tunisie dans le concert des nations à l’échelle internationale ».
Cette prise de position survient après la nomination comme ses propres conseillers par le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh de Oussama Ben Salem, un dirigeant d’Ennahdha et propriétaire de la chaîne de télévision non autorisée et illégale Zitouna TV, et Imed Hammami, lui aussi dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha et ancien ministre de la Santé.
Les organisations de la société civile signataires de la déclaration (dont la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme et le Syndicat national des journalistes tunisiens) ont par ailleurs invité le chef du gouvernement à tirer les leçons de l’échec des gouvernements précédents dans divers domaines, un échec résultant principalement des nominations dictées notamment par les dirigeants d’Ennahda et de Nidaâ Tounes pour récompenser les proches et les sympathisants.
Ils l’ont appelé à renoncer à signer de telles nominations, et à accélérer leur révocation chaque fois que les preuves sont apportées au sujet de l’incompétence des personnes nommées, ou de leur implication dans des affaires de corruption ou dans certaines de nature à porter atteinte aux fondements de l’État civil, ou à violer la loi, comme c’est le cas d’Oussama Ben Salem, membre du conseil de la Choura au sein du mouvement Ennahdha et directeur fondateur de la chaîne Zitouna qui ne respecte pas depuis sa création en 2012 la loi sur l’audiovisuel.
H.A.