Elle n’est pas urbaine, elle n’est pas agricole, elle n’est pas industrielle, elle est tout ça à la fois, c’est bien la ville de la Soukra.

Par Moncef Kammoun*
A partir des années 1980, la plaine de la Soukra a commencé à perdre son identité agricole au profit d’une identité urbaine, en effet soukra se situe au centre d’une vaste plaine agricole qui a toujours été occupée par des vergers d’orangers dont il ne subsiste aujourd’hui que quelques traces.
Aujourd’hui Soukra est la petite ville dans un grand jardin à 6 km de Tunis tout près de l’aéroport de Tunis Carthage, elle est rattachée au gouvernorat de l’Ariana et est devenue de part ses beaux jardins au cours des dernières années, la banlieue verte de Tunis.
Cette terre agricole, c’est aussi le lieu privilégié des sports de plein air telle que le Golf et l’équitation, elle accueille en effet le plus ancien terrain de golf du pays. Aujourd’hui on trouve encore de petits champs d’orangers qui s’intègrent parfaitement dans des ilots de villas.
D’autres terres plutôt agricoles se transforment progressivement en lieux d’accueil pour de nouveaux noyaux urbains.
Dans certains cas les quartiers ne sont ni complètement urbains ni complètement agricoles, ce sont de nouveaux quartiers implantés dans des jardins.
La Soukra est statutairement urbaine et connue comme une zone résidentielle, à la fois populaire et aisée, elle est même industrielle sans bien entendu aucune trace de pollution de tout genre.
Aujourd’hui elle conserve encore près de 50 % de son territoire en agriculture, avec un système de production et un mode de relation avec la ville qui ont évolué au fil du temps.
La Soukra est aujourd’hui une ville de la banlieue nord de Tunis, entourée par l’Ariana du coté ouest, la Marsa du coté Est, Raoued au nord et Tunis et l’Aouina du coté sud. Elle se trouve à proximité immédiate de l’Aéroport de Tunis Carthage et à six kilomètres du centre de Tunis.
La Soukra est rattachée administrativement au gouvernorat de l’Ariana avec une délégation ainsi qu’à une municipalité comptant 150 000 habitants.
Durant les années 2000-2020 l’expansion urbaine a changé l’aspect de la ville.
Cette ville est connue pour abriter le plus ancien terrain de golf de Tunisie fondé en 1927.
En 2001, le premier hypermarché du pays, Carrefour avec une surface de vente de 9 000 m2 s’y installa.
La Soukra, une ville dans un jardin
Le maillage vert de la ville est exceptionnel, une sorte de réseau de promenade piétonne et cyclable qui convergeant vers le cœur de la ville pour constituer ce que l’on dénomme aujourd’hui Soukra.
Le projet était au départ de promouvoir une ville dans un jardin en favorisant les liaisons végétales entre quartiers et faire sortir hors de leurs murs les parcs et jardins. La ville change en profondeur.
La Soukra porte bien son slogan ! « La Ville qui bouge »
Une ville qui bouge, une ville dynamique
La ville est située, comme un carrefour entre le Lac, la Marsa et l’Ariana
Si vous faites une balade autour de la ville, vous vous apercevrez vite de la place importante qu’occupent la nature et les activités en plein air.
En se baladant, vous y trouverez un bon choix de cafés et de restaurants, et pour le shopping de grands magasins et boutiques de qualité.
Développer les activités économiques et commerciales, fait partie des principaux objectifs de ces vastes programmes de renouvellement urbain de la ville parce que cela favorise « le vivre ensemble » et une volonté partagée par tous les acteurs à redonner à ces quartiers une image positive, mettre en valeur les qualités paysagères de ces sites, améliorer le cadre et les conditions de vie des habitants.
Des projets immobiliers sont déjà là et plusieurs bâtiments innovants et performants sont en cours de réalisation que ce soit des projets de promotion immobilière ou des projets à caractère commercial et aussi des espaces de services publics, établissement scolaire et autres pour répondre aux besoins de plus en plus grands de la ville, toujours avec le souci de donner plus de place à la nature en ville et de réduire, les surfaces imperméabilisées des sols afin de lutter contre la chaleur urbaine.
Cette ville bouge et se transforme tous les jours c’est notre réalité.
Même les architectes privés qui travaillent aujourd’hui dans cette ville travaillent avec le souci et l’attention particulière au coté nature et font même participer les hommes de métier afin de réussir leurs projets et de trouver la meilleure composition entre le béton et le végétal.
La Municipalité a décidé d’améliorer son attractivité en développant les constructions vertes,
Les responsables de la construction à la municipalité pensent à un développement autour de l’écologie et à la création d’espaces verts. La ville veut ainsi offrir un cadre plus agréable à ses habitants, afin d’augmenter son attractivité, en visitant cette petite ville, le souci du développement urbain écologique est visible.
Pour une ville où il fait bon vivre
Aujourd’hui, avec près d’un tiers de son territoire recouvert de verdure, la Soukra est la Municipalité la plus verte du pays, ce qui lui a valu le surnom de « la ville jardin » et la ville ne compte pas s’arrêter là.
L’objectif visé par cette politique est de construire une ville verte, qui dispose d’espaces verts, de routes bordées d’arbres d’ombrage et de décoration, une ville fleurie, une ville telle que nous pouvons la rêver.
L’une des meilleures sensations c’est lorsque tu te sens chez toi dans une ville, tout est près de tout,quand tu arrives à la ville ça n’a pas l’air d’être dans une ville impressionnante loin de là, c’est petit et au premier regard, il n’y a rien qui attire particulièrement l’attention mais soukra est géniale.
Malgré les difficultés de gestion d’une ville comme celle de soukra, je salue aujourd’hui cette performance aussi bien de la gérance de la Municipalité que de la gestion technique, en effet réussir ce mariage entre l’urbain et l’agricole, cette performance est due en grande partie à la maîtrise de la construction et de l’aménagement des espaces verts.
Voilà à notre avis un exemple de choix et de suivis des projets afin d’améliorer la qualité de vie des habitants tout en restant rigoureux dans la gestion de l’argent public.
*M.K Architecte