LA STABILITE DANS LE CHAOS

La fraternité n’est plus au cœur du sentiment national depuis que les politiques ont pris le relais des comités de quartiers aux toutes premières heures du soulèvement téléguidé d’un certain 14 Janvier ! D’ailleurs qui s’en souvient encore de ces moments émouvants quand il y avait une communion solennelle de tout un peuple ? Quand tout le monde croyait qu’enfin le capital humain était libéré pour montrer au monde comment on pouvait réaliser une croissance à deux chiffres, comment on allait généraliser la justice sociale, comment on allait purifier l’administration de toute corruption, bref, comment on allait jouer la symphonie de la démocratie et goûter à la liberté d’agir ! Et le réveil fût dur, très dur, après que des traîtres aient vendu leur patrie en facilitant l’entrée de grandes quantités d’armes, et que des égoïstes et cupides aient allumé un peu partout le feu de la haine et de la division. Depuis, la corruption est en surpoids, l’économie parallèle est la règle, la pauvreté est épidémique, les caisses de l’Etat sont vides, le tourisme est en banqueroute, mais en face, les cafés sont bondés, les prisons sont au tiers remplies de fumeurs de joints, la vente d’alcool crève tous les records, le nombre de fonctionnaires a doublé, les partis politiques et les associations fictives pullulent et disposent de sommes colossales alors que 70 % des citoyens sont hyper endettés ! On ne sait pas si on doit être dégoûté du cynisme des politiques ou de la naïveté de notre peuple qui s’y laisse prendre ?
Nos politiques conduisent sans jamais regarder dans le rétroviseur, ils n’ont toujours pas proposé, depuis cinq ans déjà, un quelconque rêve commun qui pourrait mobiliser toutes les énergies transformatrices des citoyens. Nous sommes ainsi loin de vivre des moments d’unité. Le parti de NIDA qui a fait rêver pendant un moment s’est avéré un astre mort ! Nos politiques n’écoutent plus les citoyens, occupés qu’ils sont par leurs chamailleries désormais folkloriques. Le syndicat, complètement dépassé par ses bases et prisonnier d’un agenda électoral, prend le pays ou ce qu’il en reste en otage, l’incivilité est de règle, et les régions sont livrées à elles mêmes en n’ayant pas pu élire leurs représentants après cinq ans de pseudo révolution ! La guerre contre le terrorisme s’avère longue et coûteuse, mais le pouvoir n’a toujours pas pu tenir un contre discours pour empêcher les débiles de djihadistes d’occuper encore plus de terrain ! Ce pouvoir n’a pas budgété dans sa loi de finances de 2016 les moyens nécessaires pour gagner la seule guerre qui vaille, celle de la culture ; car seule la culture peut faire reculer la violence et l’intolérance. C’est par la culture que l’on vienne à bout de l’inculture non ? Il faut que les cités dortoirs deviennent de toute urgence des lieux de culture et de formation ! Il faut ouvrir des bibliothèques, il faut encourager les théâtres dans les maisons de jeunes, s’il n’y a pas de lieu où exercer son pouvoir citoyen, alors il ne peut pas y avoir de citoyenneté, il faut vider les prisons de tous ces jeunes qui croupissent pour un joint et qui risquent de devenirs des proies faciles à ces criminels qui fournissent le captagon à volonté ! Savoir causer avec les jeunes pour les motiver au lieu de les enfermer pour les jeter en pâture : un vaste programme qui pourrait être réalisé si nos médias donnaient plus la parole à la société civile, et si nos politiques réapprenaient à redonner aux citoyens plus de droits ! MAO disait que le poisson commence à pourrir par la tête ! Historiens, à vos plumes…

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