Le président de la République, Kais Saied, aurait exprimé jeudi dernier sa colère auprès de son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, quant à la décision prise par la vice-présidente « Activité Commercialisation » de la compagnie algérienne des hydrocarbures, Sonatrach, Fatiha Neffah, à l’encontre de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), rapporte le média algérien Algérie Part +. Selon la même source, la responsable a opéré, en concertation avec le PDG de la compagnie algérienne, Toufik Hakkar, des sanctions directes à l’encontre de la STEG en réduisant les quantités du gaz naturel fournies dans le cadre du contrat d’achat et de vente de gaz naturel liant l’Algérie à la Tunisie jusqu’en 2027, avec possibilité d’extension de 2 ans. Cette décision provoquerait une pénurie de gaz naturel en Tunisie et des coupures intempestives de l’électricité. Saied aurait donc appelé Tebboune à intervenir en vue de demander à Sonatrach de faire preuve de « patience » face aux grosses difficultés financières de la STEG.
Cette décision aurait été prise face au niveau très faible de la solvabilité internationale de la STEG. Sonatrach craint de ne pas être payée par la STEG qui fait, désormais, face à une crise financière qui s’est encore aggravée en raison de la conjoncture sanitaire liée à la propagation du Covid-19.
Il convient de noter que les dettes de la STEG auprès de ses clients s’élevent à environ 2,157 milliards de dinars, à fin mai 2020, dont 1,020 milliard de dinars (47,3%) auprès des familles et petits artisans, 0,043 milliard de dinars (19,9%) auprès des institutions publiques et 0,38 milliard de dinars (17,8%) dans les administrations tunisiennes.