Dans un monde de plus en plus connecté, le besoin d’innovation et de leadership parmi les jeunes n’a jamais été aussi pressant. Le Generation Connect Young Leadership Programme (GCYLP), soutenu par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et Huawei, se veut un catalyseur d’innovation en off rant aux jeunes leaders numériques les outils nécessaires pour concrétiser des projets communautaires innovants et inclusifs. Le GCYLP accompagne chaque année 30 jeunes dans la mise en œuvre de leurs projets, en leur fournissant un encadrement, une formation et un soutien fi nancier. Dans cette interview, Maya Fakhfakh, diplomée de la Faculté de médecine de Tunis , bénéfi ciaire du programme GCYLP, partage son parcours inspirant en tant que professionnelle de la santé digitale et fondatrice de l’ONG Medntech. Elle nous fait decouvrir sa motivation à rejoindre ce programme et l’impact de ses projets pour réduire les inégalités en santé. Interview.
J’ai effectué mes études en médecine à la Faculté de médecine de Tunis avant de poursuivre une maîtrise de recherche en santé publique à l’Université Laval, au Canada. Mon parcours est centré sur la santé digitale, avec une thèse en recherche portant sur l’engagement des patients dans leurs prises de décision en santé à travers des outils technologiques. Actuellement, je suis professionnelle de recherche spécialisée au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, où je développe des stratégies et interventions en santé publique pour des populations marginalisées. En parallèle, je poursuis un séjour de perfectionnement en recherche à l’Université du Québec à Trois-Rivières, en tant que récipiendaire d’une bourse d’excellence, offerte par le Fonds de recherche du Québec (FRQ).
Mon travail consiste à adopter une approche in novative afin de réduire les inégalités sociales en santé, notamment par l’utilisation des technologies.
Récemment, j’ai fondé Medntech, une ONG recourant aux technologies de pointe, y compris l’intelligence artificielle (IA), pour réduire les inégalités en santé en Afrique, en se focalisant sur la prévention et l’autonomisation des communautés. Mon objectif est de promouvoir un système de santé plus équitable, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Comment avez-vous eu connaissance du programme de leadership ITU-Huawei (GCYLP) ?
En tant qu’innovatrice dans le domaine de la santé, je suis toujours à la recherche d’opportunités pour élargir mon réseau professionnel et échanger avec d’autres experts afin de concrétiser ma vision. C’est dans cet esprit que j’ai découvert le programme de leadership ITU-Huawei (GCYLP) sur les réseaux sociaux. Ce programme m’a immédiatement attirée par son potentiel à favoriser l’innovation technologique tout en créant un impact réel et durable au sein des communautés.
C’est la vision de soutenir des projets innovants et centrés sur les technologies de pointe qui m’a motivée à rejoindre ce programme. J’ai été particulièrement inspirée par l’idée de recourir aux innovations digitales pour créer un futur plus inclusif pour les communautés, ce qui s’aligne parfaitement avec mes objectifs de carrière.
Le programme GCYLP lancé par ITU et Huawei offre une opportunité unique de rencontrer des pairs partageant la même vision, ainsi que des mentors et experts dans le domaine, apportant un soutien considérable. Faire partie de ce programme me permet de développer mes qualités personnelles en tant que leader et de faire avancer mes objectifs professionnels.
Il m’offrira également des opportunités de réseautage et de collaboration pour faire progresser mon initiative visant à démocratiser l’accès aux soins de santé préventifs pour ceux qui en ont le plus besoin.
Pouvez-vous nous parler de «Medntech» et comment il s’inscrit dans les objectifs du programme ITU-Huawei pour soutenir l’innovation et l’inclusion numérique ?
Au sein de Medntech, notre vision est de recourir aux technologies de pointe, notamment l’IA, pour réduire les inégalités sociales en santé en Afrique. Nous mi[1]sons sur la prévention, le dépistage précoce et l’autonomisation des communautés. Actuellement, nous concentrons nos efforts sur la santé des femmes, et plus spécifiquement sur le cancer du col de l’utérus, un cancer largement évitable mais qui reste l’une des principales causes de mortalité et de morbidité en Afrique. En lien avec l’initiative de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, nous travaillons sur des outils de dépistage basés sur l’IA pour détecter la maladie, notamment dans les communautés isolées et mal desservies.
En rendant cette solution accessible à tous, nous espérons réduire la pression sur les systèmes de santé traditionnels. Ces objectifs s’alignent parfaitement avec le programme ITU-Huawei, qui soutient l’innovation numérique et l’inclusion pour répondre aux besoins pressants des communautés.
Nous concevons une application mobile visant à améliorer le dépistage du cancer du col de l’utérus, en particulier dans les régions à faibles revenus en Afrique.
L’application s’appuie sur l’IA pour analyser les images du col de l’utérus et identifier des anomalies susceptibles d’indiquer un cancer. Cette innovation est conçue pour soutenir les médecins généralistes, sages-femmes, infirmières et agents de santé communautaires, afin de pallier la pénurie d’oncologues et de spécialistes dans ces régions.
Nous intégrons notre vision d’autonomisation des communautés en impliquant activement les professionnels de santé dans le développement de l’application, recueillant ainsi leurs retours pour faciliter son adoption sur le terrain. En combinant le potentiel de l’IA avec l’engagement des communautés locales, nous renforçons l’efficacité du dépistage, augmentons le nombre de tests et espérons sauver des vies dans ces zones à ressources limitées.
Quelles compétences ou connaissances spécifiques avez-vous acquises jusqu’à présent grâce au programme ITU-Huawei (GCYLP), et comment pensez-vous les utiliser pour promouvoir l’inclusion numérique ?
Le programme ITU-Huawei m’a offert une expérience enrichissante lors d’une semaine de perfectionnement et de développement à Genève, en Suisse, en 2024.
J’ai eu l’honneur de participer en tant que panéliste à une discussion sur le leadership intergénérationnel, avec des leaders inspirants tels que Corinne Momal-Vanian, Directrice exécutive de la Fondation Kofi Annan, Gavin Allen, Rédacteur en chef chez Huawei, et John Omo, Secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications et Gaven Allen, Executive Editor-in-Chief, Huawei. Cette semaine immersive m’a également permis de renforcer mes compétences en leadership et de nouer des liens essentiels pour implanter mon innovation.
Cela dit, le programme, qui s’étend sur une année complète, offre bien plus qu’une simple immersion initiale. Il propose des ateliers sur la gestion de projets, des échanges avec des pairs, ainsi que de nombreuses opportunités pour accéder à du financement ou participer
à des conférences et événements internationaux. Ces ressources sont précieuses pour réaliser mon projet et amplifier l’impact de mon organisation.
Propos recueillis par H.D