LA TROISIEME VOIE

Après une année de ce que les Tunisiens croyaient être la délivrance, le pays est toujours englué dans un climat de suspicion, de rumeurs abracadabrantes, de détestation mutuelle. Nous vivons une époque où tout est permis, mais rien n’est possible. Les médias des émotions prennent de plus en plus d’espace à l’intelligence et à la citoyenneté. Entre le pays réel et les élites gouvernantes s’est creusé un gouffre abyssal !
Des millions de patriotes se sont mobilisés pour élire le sauveur : celui qui allait enfin remettre le pays au travail, celui qui allait permettre aux Tunisiens de rêver. Le vote utile comme on l’a surnommé, a enfanté d’une bande de loups garous, d’arrivistes prêts à toutes les filouteries et tous les reniements pour avoir un bout du pouvoir ; oui une forme abjecte de la politique. Et si rien ne se faisait, ce sont nos progénitures qui trinqueront ! Certains tentent d’enfermer le débat dans une logique de choix entre la peste et le choléra, et c’est justement le piège qu’il faudra à tout prix éviter. Il faut faire en sorte que les évènements qui secouent Nida, le parti de l’espoir, soient une sinistre parenthèse de malheur passager. Car il existe une troisième voie, la seule qui vaille, celle du patriotisme et de la citoyenneté. Le parti Nida appartient à ses électeurs  et ne doit en aucun cas être otage de ses détracteurs. Les dignes, les patriotes sincères qui connaissent l’engagement de départ des Nidaïstes, doivent sortir de leur silence et se rassembler autour d’une charte historique dont rêve chaque citoyen avide de liberté et de vivre ensemble républicain ! Une charte qui annonce les conditions pour tenir un congrès urgent et transparent qui attribuera les responsabilités et répartira les tâches. Certes le chantier est grand, mais il n’est pas impossible, n’en déplaise à certains de nos ministres off shore qui pensent que nos commis de l’Etat ne sont pas capables d’analyser, de planifier et de réaliser. Ces valeureux commis sont freinés par la l’absence de volonté politique et la non promulgation des lois. La croissance ne saurait venir que des réformes structurelles que les politiques tardent toujours à engager.
Il faut donc que les intègres, les sages, les transparents de Nida quittent les deux clans, et définissent les règles du jeu pour les soumettre à la volonté populaire, jusque là bafouée ! Il est certain qu’il n’y a plus ce chef charismatique que l’on croyait avoir déniché, il n’y a plus de leader incontestable, il y a par contre des loups, des voyous, et même des charognards ! Devant ce spectacle désolent, le sentiment qui domine est le dégoût.
Les dignes qui vont annoncer la troisième voie doivent déclarer qu’ils veulent participer sans postuler à aucune responsabilité. Ils doivent annoncer un programme rassembleur, un programme fédérateur qui s’adresse aux Tunisiens qui veulent en finir avec les mafieux, les contrebandiers, les traîtres et les opportunistes qui ne savent pas ce que le mot PATRIE veut dire ; les Tunisiens qui veulent en finir avec la politique de posture et d’imposture ; qui veulent en finir avec ces gueulards qui mettent beaucoup d’arrogance à avoir raison, avec cette politique étrangère qui oscille entre l’impuissance et l’illisibilité. Le braisier du chaudron de Nida ne s’éteindra que par le parler vrai, par la transparence, par la motivation citoyenne.
Il va falloir se résigner à trancher et opter pour la bonne gouvernance qui livrera sur un plateau aux annonceurs de la troisième voie, l’oreille et le cœur de l’électorat de Nida ! L’heure est grave, et les hésitants devraient se référer à la citation de BALSAC qui a dit que : « la résignation est un suicide quotidien ».

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