La chute du cours du dinar tunisien et la hausse vertigineuse des prix ont causé la dégringolade du pouvoir d’achat des tunisiens. Selon le directeur général de l’Institut Tunisien des Études Stratégiques (ITES), Néji Jalloul, le pouvoir d’achat a baissé de 40% ces derniers mois. La Tunisie compte aujourd’hui, selon lui, 1,7 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. « Si cette tendance persiste, il faudra s’attendre à l’explosion du nombre des mouvements sociaux, ce qui risque de déstabiliser le pays », a-t-il mis en garde.
Le pouvoir d’achat subit, en effet, la pression inflationniste. Le taux a atteint 7,4% en octobre dernier. Même s’il s’est stabilisé par rapport à septembre 2018, il reste néanmoins assez élevé, d’autant plus qu’il ne reflète pas l’inflation réelle dont le calcul ne prend pas en compte les produits subventionnés.
Les tensions sociales ont atteint, d’un autre côté, leur paroxysme. D’ailleurs, nous vivons en pleine grève générale dans la fonction publique ce jeudi 22 novembre 2018. Souvenons-nous, également, des contestations sociales qui avaient éclaté après l’adoption de la loi de finances. Janvier 2018 était particulièrement mouvementé, notamment avec l’émergence du mouvement « fech nestanew » (qu’attendons-nous ?) qui avait, rappelons-le, dénoncé la hausse des impôts.
Dans ce contexte explosif, l’endettement des ménages tunisiens a explosé, notamment auprès des banques. D’après l’INC (institut national de la consommation), ces dettes ont atteint 23,3 milliards de dinars jusqu’à juin 2018, ce qui empêche les tunisiens d’épargner. La part de cette dernière dans le budget des ménages a baissé de 50% selon la même source.