Imaginez des routes économiques tracées à travers les terres africaines, reliant nations et cultures, ouvrant des portes inédites vers le développement. C’est précisément cette vision qui anime la Tunisie alors qu’elle s’engage résolument dans l’approche Corridor, un programme économique audacieux visant à tisser des liens tangibles entre les nations africaines. Cette approche émerge à cet égard comme le fer de lance de cette stratégie, une initiative ambitieuse visant à interconnecter les zones frontalières entre les nations africaines.
Le directeur général de la coopération économique et commerciale au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Lazhar Bennour, a récemment pris la parole lors d’un atelier organisé par le département ministériel afin de renforcer les compétences des journalistes tunisiens en matière d’accords multilatéraux d’intégration régionale, en mettant particulièrement l’accent sur des initiatives telles que la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) et le Marché Commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). L’un des points importants de son intervention portait sur l’approche Corridor, un programme économique ambitieux visant à interconnecter les zones frontalières entre les différents pays membres, avec un accent particulier sur le poste-frontière de Ras El Jadir.
Ras El Jadir comme porte vers l’Afrique
Bennour a noté que la Tunisie se positionne comme le deuxième pays africain à appliquer l’initiative guidée, mettant l’accent sur le commerce « face à face » ce qui a pour objectif de faciliter le commerce intra-africain en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires entre les pays participants.
“La Tunisie, en tant que leader en matière d’innovation, cherche aussi à rester un acteur majeur sur le marché africain en alignant ses priorités et ses objectifs économiques. Notre objectif est créer un marché unique et unifié pour le commerce intra-africain. Cette initiative vise à éliminer les barrières tarifaires et non tarifaires entre les pays africains participants à la ZLECAF afin de stimuler le commerce, de favoriser l’industrialisation et de promouvoir le développement économique sur le continent”, a-t-il indiqué, tout en soulignant aussi l’importance de monter en puissance dans la création de valeur pour favoriser l’innovation, l’emploi, les investissements étrangers et l’investissement national.
Sur un autre plan, Lazhar Bennour a partagé les perspectives prometteuses liées au poste-frontière de Ras El Jadir, soulignant son rôle crucial dans la création d’une porte vers l’Afrique dans le cadre de l’accord de la ZLECAf.
De nos jours, Ras El Jadir occupe une position géographique stratégique en tant que poste-frontière, situé à la jonction de la Tunisie et de la Libye. Cette position favorable offre une passerelle naturelle vers l’Afrique, en facilitant les échanges commerciaux entre les régions nord et sud du continent.
Mais pour maximiser son potentiel, il serait essentiel d’investir dans les infrastructures de Ras El Jadir, étant donné qu’une connectivité améliorée renforce son rôle en tant que plaque tournante commerciale et contribue à l’essor économique des régions avoisinantes. Dans ce même cadre, la collaboration avec la Libye a été soulignée comme un élément clé, avec un soutien financier et administratif.
Hausse de 10% des échanges commerciaux
Face à ces défis majeurs et à la complexité inhérente au passage à travers les frontières tunisiennes et libyennes en direction des pays africains, l’initiative Corridor émerge comme une réponse innovante aux défis logistiques qui entravent les échanges commerciaux et le développement régional. Selon les propos de Bennour, ce projet représente un plan économique novateur conçu pour connecter les régions frontalières entre les pays membres de la ZLECAF. Cette initiative de nouvelle génération est appelée à jouer un rôle central dans le développement de toute la région.
Selon l’analyse de Bennour, l’initiative Corridor n’est pas seulement un projet d’infrastructure, mais un plan économique stratégique. En favorisant la connectivité entre les régions frontalières des pays membres de la ZLECAF, elle vise à créer un environnement propice aux échanges économiques, à l’investissement et au développement régional. L’objectif principal de l’initiative est de connecter les régions frontalières, créant ainsi un réseau intégré qui favorise la coopération économique entre les pays de la région. En facilitant la circulation des biens, des services et des personnes, le corridor contribue donc à l’émergence de partenariats économiques solides et durables.
Parlons chiffres, Lazhar Bennour a fixé un objectif de 10% d’augmentation des échanges commerciaux à court terme, soit dans les 3 à 5 prochaines années, grâce à cette initiative. Cependant, il a souligné que la réalisation de cet objectif dépend de l’amélioration du passage à Ras El Jadir et de la diversification des marchés dans la région.
Bien que les chiffres précis ne soient pas encore disponibles, Bennour a exprimé l’optimisme quant à la croissance des échanges commerciaux en 2024. Il a souligné l’importance de rester dynamique pour s’adapter à l’augmentation significative des marchés en Tunisie vers l’Afrique.
Pour conclure, Lazhar Bennour a indiqué que la Tunisie, en renforçant son engagement envers l’approche Corridor et la ZLECAf, se positionne comme un acteur clé dans la promotion des échanges commerciaux en Afrique. De telles initiatives ouvrent de nouvelles perspectives pour le développement économique et la connectivité régionale.
M.BB