L’année 2023 a été marquée par des défis économiques de taille pour la Tunisie. Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique devrait se situer à 1,2 %, en net recul par rapport à la croissance enregistrée en 2022, qui se situait à 2,4 %. Toujours est-il que le prêteur multilatéral escompte une amélioration de 3% de la conjoncture nationale en 2024.
PIB par habitant en stagnation
La décélération de la richesse produite par la Tunisie en 2023 est particulièrement préoccupante, car elle est accompagnée d’une diminution du PIB par habitant, qui devrait à peine suivre la croissance démographique. En 2022, l’évolution était de 1,7 %, mais il devrait maintenant converger vers une croissance quasi nulle. Il est inquiétant de noter que, fin 2023, seulement huit des quinze économies de la région auront réussi à retrouver leur niveau de PIB réel par habitant d’avant la pandémie. Malheureusement, la Tunisie ne fait pas partie de ce groupe.
La dette s’envole : la stabilité financière menacée
La situation financière du pays est également préoccupante. Alors que les taux directeurs ont connu une augmentation modérée, les rendements à moyen terme de la dette en dollars, qui constituent la majeure partie de la dette nationale, ont doublé. Ils sont passés d’une moyenne de 10,4 % en 2021 à environ 21 % en 2023. Cette hausse menace la stabilité financière du pays et pourrait avoir des répercussions sur la capacité du gouvernement à investir dans des projets essentiels pour la population.
Inflation : Les ménages les plus pauvres touchés
Un autre défi majeur réside dans l’inflation. Les perspectives d’inflation pour 2023 s’élèvent à 9,2 %, et elles resteraient élevées en 2024 avec un taux de 8 %. En comparaison, en Tunisie et au Maroc, l’inflation alimentaire atteint respectivement 15 % et 11 %. Il sied de souligner que les taux d’inflation alimentaire sont nettement plus élevés que le taux d’inflation global, ce qui affecte de manière disproportionnée les ménages les plus défavorisés. Ces derniers consacrent généralement une part plus importante de leurs revenus à l’alimentation, ce qui aggrave leur vulnérabilité économique.