Dans un contexte où la Tunisie cherche à diversifier ses partenariats économiques et financiers, une étape inattendue mais significative semble avoir été franchie. Bien que le pays n’ait pas encore exprimé formellement son intention de rejoindre les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), elle a néanmoins pris part aux discussions avec le groupe des économies émergentes lors du sommet de Johannesburg. Le ministre des Affaires étrangères tunisien, Nabil Ammar, a joué un rôle clé dans ces échanges.
Enjeux significatifs face à l’incertitude financière
La démarche revêt une importance particulière, d’autant plus que la Tunisie fait face à des incertitudes quant au prêt sollicité auprès du Fonds monétaire international (FMI), une situation soulignée par l’Observatoire Tunisien de l’Économie (OTE). Une suggestion émane de cet observatoire : séparer les mécanismes financiers des BRICS de ceux du FMI. Il est à noter que le bloc émergent a développé son propre système financier baptisé « Contingent Reserve Arrangement » (CRA), une sorte d’alternative au FMI, ainsi que la Nouvelle Banque de Développement, une institution de crédit parallèle à la Banque mondiale.
Consolidation des liens commerciaux
Les liens commerciaux de la Tunisie avec les BRICS ont connu une expansion en 2022. Les échanges commerciaux avec le Brésil et l’Inde ont enregistré des hausses respectives de 50 %, tandis qu’avec la Russie, la progression a atteint 84 %. Parmi ces nations, la Chine a grimpé au rang de deuxième plus grand fournisseur pour la Tunisie, juste après la France.