Malgré quelques récentes précipitations, la situation hydrique en Tunisie demeure alarmante. Les réserves en eau continuent de s’étioler, mettant à mal les secteurs agricole et industriel, et suscitant de vives inquiétudes quant à l’approvisionnement en eau potable.
Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), le taux de remplissage des barrages tunisiens a atteint un niveau critique de 23,3% au 6 septembre. Comparativement aux trois dernières années, ce chiffre est bien en deçà de la moyenne qui s’élevait à 708,615 millions de mètres cubes. Les réserves actuelles se limitent à 547,982 millions de mètres cubes.
L’Observatoire tunisien de l’eau a d’ailleurs décrété l’état d’urgence hydrique, soulignant que les récentes pluies ne suffisent pas à enrayer la tendance. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui accentue les épisodes de sécheresse.
Face à cette crise, le gouvernement tunisien a mis en œuvre plusieurs mesures d’urgence. La construction de nouveaux barrages, l’élévation des barrages existants et le stockage de l’eau en période de crue figurent parmi les priorités. Parallèlement, des efforts sont déployés pour optimiser la gestion de la ressource en eau, en réduisant les pertes et en encourageant une consommation plus responsable.
Le dessalement de l’eau de mer apparaît comme une solution prometteuse pour pallier le déficit hydrique. Trois nouvelles usines sont d’ores et déjà en service ou sur le point de l’être : Zarat, Sfax et Sousse. Ces infrastructures permettront d’alimenter en eau potable les régions les plus touchées par la sécheresse, notamment les gouvernorats du sud.
Si ces mesures sont encourageantes, elles ne suffisent pas à garantir une sécurité hydrique à long terme. La Tunisie doit poursuivre ses efforts pour diversifier ses sources d’approvisionnement en eau, développer des technologies de dessalement plus performantes et sensibiliser les populations à la nécessité de préserver cette ressource vitale.