La Tunisie fête le 65ème anniversaire de son indépendance

Ce samedi 20 mars 2021,  la Tunisie célèbre le 65ème anniversaire de l’Indépendance. Une date qui marque la fin de la colonisation française qui a commencé depuis le 12 mai 1881 sous couvert de l’instauration du protectorat de la France sur la Tunisie après la signature du traité du Bardo.
Plusieurs personnes ont sacrifié leur vie afin de libérer leur pays du joug du colonialisme. L’accord sur l’indépendance a été signé le 20 mars 1956. Retour sur les principaux faits historiques.

Changements après l’Indépendance

Trois jours après l’indépendance, une assemblée constituante est élue en application du décret du 29 décembre 1955 pris sur proposition du Premier ministre Tahar Ben Ammar. Elle a pour but d’élaborer une nouvelle Constitution que le souverain Lamine Bey s’est engagé à promulguer sans modification.
Nommé Premier ministre en 1956, Habib Bourguiba accepte dans un premier temps de gouverner sans régner. Au cours des premiers mois de son gouvernement, il manifesta au souverain une certaine considération et mena son action gouvernementale dans la tradition de la Cour beylicale imposant la délibération des décrets en Conseil des ministres et leur présentation à la sanction du souverain lors de la cérémonie du sceau qui se déroule au palais beylical tous les jeudis. C’est ainsi que le bey apposa son sceau sur un certain nombre de décrets réformateurs :

  • 31 mai 1956 : abolition des privilèges des princes et princesses ;
  • 2 août 1956 : définition du régime juridique de la nationalité ;
  • 13 août 1956 : mise en place du Code du statut personnel qui donne aux femmes un statut émancipé dans le monde arabo-musulman ;
  • 6 septembre 1956 : institution de l’Ordre de l’Indépendance ;
  • 18 juillet 1957 : abolition du régime des Habous privés et mixtes représentant plus du tiers des terres cultivables en Tunisie.

Pourtant, au cours des travaux de la Constituante, Bourguiba choisit d’instruire le procès de la dynastie régnante. C’est ainsi que la monarchie est abolie par la Constituante le 25 juillet 1957. Bourguiba est désigné président en attendant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution qui sera promulguée le 1er juin 1959.
Habib Bourguiba fut le premier président de la première République.
Dans les premières années de la Tunisie post-indépendance, les premières institutions nationales ont été mises en place pour mettre le pays sur les rails. A cette époque, la santé publique et l’éducation étaient les priorités de la nouvelle république, chose qui a permis au pays de réaliser un taux de croissance intéressant.
Le pays a connu des succès dans plusieurs domaines mais également des crises sociales économiques et politiques ainsi que des soulèvements populaires.
Le parti au pouvoir a dominé la vie politique et Habib Bourguiba a été désigné président à vie en 1975 suite à l’amendement de la Constitution de 1959.

Coup d’Etat le 7 novembre 1987

Le 7 novembre 1987, Zine Abidine Ben Ali, nouvellement nommé premier ministre, déposa Bourguiba, par ce qui a été communément appelé un coup d’Etat médical et prend en main les destinées du pays. Ce « coup d’État médical » est resté unique dans les annales du monde arabe. La succession au pouvoir s’opéra dans le cadre apparent de la légalité constitutionnelle et de façon pacifique. Partisans et détracteurs lui ont reconnu d’avoir eu le courage d’entreprendre un tel acte, eu égard à la stature charismatique de son prédécesseur, et d’avoir « sauvé le pays de la déliquescence » du fait de l’état de santé et de l’âge avancé du « combattant suprême ».
Zine Abidine Ben Ali est resté au pouvoir 23 années. Il fut destitué par  le soulèvement populaire du 14 janvier 2011 dont le point de départ était l’immolation par le feu à Sidi Bouzid de Mohamed Bouazizi.

Soulèvement populaire du 14 janvier 2014

À partir du 18 décembre 2010, le pays avait fait face à une violente crise sociale, à la suite de l’acte de  Mohamed Bouazizi. Le mouvement de contestation, dont les revendications sont à la fois sociales et politiques, s’étendit ensuite à d’autres villes du pays.
Le 13 janvier 2011 à 20 h, après l’annonce d’un événement urgent,  Zine el-Abidine Ben Ali prononça un discours retransmis sur la chaîne télévisée Tunisie 7 ; c’était l’une des rares fois où il parlait en arabe dialectal. Il répondit à plusieurs questions soulevées par le peuple et l’opposition, notamment en annonçant une baisse des prix des denrées de base telles que le pain, le lait et le sucre, une libéralisation de l’Internet ainsi que la cessation des tirs par balles réelles par les forces de l’ordre. Enfin, il déclara que son mandat en cours serait le dernier et qu’il quitterait le pouvoir en 2014, mais rien n’y fit, la révolte s’était poursuivie avec plus d’intensité et Zine el-Abidine Ben Ali a été amené à fuir le pays.
Aujourd’hui, il est opportun de réfléchir profondément aux significations de cette indépendance loin de toute surenchère.

 

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