Il existe plusieurs projets d’investissement que des hommes d’affaires libyens ont voulu lancer en Tunisie, selon le président du conseil des affaires tuniso-libyen, Bassem Loukil.
Intervenant dans Midi Show vendredi 28 septembre 2018, il a souligné que ces projets devaient être lancés notamment à Monastir, Zarzis et à Meghira, où une usine de pièces de rechange aurait pu voir le jour grâce à un partenariat entre un homme d’affaires libyen et un italien. Cependant, selon Loukil, ces derniers ont été confrontés à des obstacles administratifs qui les ont empêchés d’obtenir les autorisations requises.
Bassem Loukil a également précisé que les capitaux apportés par certains hommes d’affaires libyens ont été gelés dans les banques tunisiennes. Les raison de cette décision, d’après lui, sont encore inconnues. « 15 millions de dollars appartenant à un homme d’affaires libyen connu ont été gelés à Dubaï. L’affaire date d’il y a 5 ans », a-t-il précisé.
D’autre part, pour souligner le potentiel des investisseurs libyens, le président du conseil d’affaires tuniso-libyen a affirmé que des hommes d’affaires veulent créer des entreprises tuniso-libyennes capables d’exporter vers l’Afrique. L’un des projets porte sur la création d’une usine de béton qui devrait exporter sa production vers la Libye. Il a également cité des usines de fabrication de pièces de rechange. Et là encore, des investisseurs libyens résidant à Dubaï ont manifesté leur intention d’investir en Tunisie pour exporter vers la Libye.
D’un autre côté, les hommes d’affaires libyens veulent aussi investir dans l’hôtellerie, l’immobilier et l’eau minérale dans le Sud, et ce dans le même objectif : exporter vers la Libye.« Les libyens possèdent un réseau de relations à l’étranger plus vaste que celui de la Tunisie. Nous avons besoin de ces relations », a déclaré Bassem Loukil.
Forum économique tuniso-libyen : les principales mesures
Par ailleurs, le président du conseil des affaires tuniso-libyen est revenu sur l’annonce faite par le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, au sujet de la mise en place d’une ligne maritime entre la Libye et la Tunisie. Cette liaison est nécessaire selon Bassem Loukil et elle devrait relier Tripoli à Zarzis et à Sfax.
« Avant, 60% des marchandises disponibles sur le marché libyen provenaient de la Tunisie. Aujourd’hui, ce taux a été revu à la baisse en raison de plusieurs problèmes et du manque d’entretien des relations tuniso-libyennes », a-t-il noté.
Le Forum a constitué l’occasion de se pencher sur la redynamisation des échanges et des relations bilatérales entre les deux pays. « En 2009, les transactions entre la Libye et la Tunisie ont atteint les 3 milliards de dollars pour atteindre les 1,25 milliard de dollars en 2010. En 2017, elles ont atteint 700 millions de dinars, et on compte environ 900 millions de dinars en 2018″, a-t-il précisé pour souligner la baisse des activités tuniso-libyennes, d’où l’intérêt du premier Forum économique.
Les deux pays vont travailler sur un système d’échange de produits. La Libye va vendre du pétrole en contre-partie de produits tunisiens. « Les commerçants des deux pays continueront à échanger normalement. Le véritable travail sera effectué au niveau de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et celle de la Libye qui tâcheront d’équilibrer la balance en cas de besoin. Les produits tunisiens seront privilégiés en Libye et proposés à des prix préférentiels. Quant au pétrole libyen, nous l’achèterons également à des prix préférentiels. Cette mesure date de 2010, mais elle a été bloquée en raison de la crise politique de 2011 en Libye. Nous voulons donc qu’elle soit réactivée », a expliqué Bassem Loukil.