La Tunisie poursuit sa lutte contre la tuberculose, avec pour horizon un avenir exempt de cette maladie d’ici 2035. Le programme national de lutte contre la tuberculose, mis en place par le ministère de la Santé, repose sur une stratégie baptisée « Tunisie sans tuberculose ». Le Docteur Abderraouf Mansouri, coordinateur de ce programme à la direction des soins de santé de base, a détaillé les axes majeurs de cette politique lors de son passage sur les ondes de Mosaïque, ce mercredi 22 janvier 2025.
La stratégie repose sur un diagnostic précoce des cas dès l’apparition des premiers symptômes, couplé à une recherche proactive des personnes ayant été en contact avec des malades, qu’ils soient membres de la famille ou collègues de travail. Particulièrement vigilante, l’approche prévoit un traitement préventif immédiat pour les enfants de moins de cinq ans.
L’accès aux soins constitue un pilier essentiel de cette lutte. Le protocole de traitement des patients atteints de tuberculose est entièrement gratuit et accessible aussi bien aux citoyens tunisiens qu’aux étrangers. Les médicaments nécessaires sont, par ailleurs, disponibles sur l’ensemble du territoire national.
En matière de chiffres, le programme national a enregistré des avancées notables. En 2022, 3.264 cas de tuberculose ont été recensés, contre 3.114 cas en 2023. Cette légère baisse s’accompagne toutefois d’une observation contrastée : alors que les cas de tuberculose pulmonaire, transmissible par voie aérienne, diminuent avec 1.129 cas en 2023, les cas de tuberculose extrapulmonaire augmentent, atteignant 1.985 cas la même année. Cette dernière forme, souvent contractée via la consommation de produits laitiers contaminés, interpelle les autorités sanitaires.
En dépit de ces défis, le taux de prévalence de la tuberculose en Tunisie demeure moyen, oscillant entre 20 et 30 cas pour 100 mille habitants. Le Dr Mansouri a tenu à souligner la fiabilité des données du ministère de la Santé, les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étant parfois moins précises, car basées sur des modèles extrapolés des années précédentes.