Le ministre de l’Environnement, Habib Abid, a annoncé ce mardi le lancement d’un important projet d’irrigation agricole utilisant des eaux usées traitées. Ce programme, développé en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime, permettra d’irriguer environ 11 500 hectares de terres agricoles, principalement des oliveraies, d’ici la fin de l’année 2025. Les gouvernorats de Ben Arous, Zaghouan, Sousse et Sfax seront les premiers bénéficiaires de cette initiative, selon des informations communiquées par l’agence TAP
Dans le cadre de la 31e session du conseil d’administration de l’Observatoire du Sahara et du Sahel tenue à Gammarth, le ministre a précisé que la Tunisie dispose actuellement de 160 stations d’épuration des eaux usées, mais que seulement 26% des eaux traitées sont effectivement réutilisées. Cette situation représente un gisement important pour le développement de l’agriculture dans un contexte de stress hydrique croissant. Bien que la Tunisie ait réussi à surmonter sept années de sécheresse consécutives et que le niveau des barrages se soit amélioré, le risque de sécheresse persiste en raison des changements climatiques.
Le ministère de l’Environnement travaille parallèlement sur des systèmes de suivi de la désertification et d’alerte précoce à la sécheresse. L’accent est mis sur la rationalisation de l’utilisation de l’eau et la lutte contre le gaspillage, avec une orientation claire vers la réutilisation des eaux traitées en agriculture. Des techniques modernes de télédétection seront employées pour identifier les caractéristiques agricoles spécifiques de chaque région et optimiser les pratiques d’irrigation. Le ministre a salué le rôle stratégique de l’Observatoire du Sahara et du Sahel dans la lutte contre la désertification et l’ensablement, phénomènes particulièrement préoccupants en Afrique, ainsi que dans la protection de la biodiversité et la valorisation des ressources en eau non conventionnelles.