Jusqu’au 31 août dernier, la Tunisie a accueilli 5 483 621 millions de touristes selon les dernières statistiques du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, ce qui confirme le retour en force des vacanciers étrangers et la reprise du secteur après une chute vertigineuse observée entre 2011 et 2016.
Les revenus touristiques ont atteint, de ce fait, 2323,5 millions de dinars jusqu’au 20 août dernier, ce qui constitue une hausse de 45,2% par rapport à la même période en 2017.
Malgré ces bons chiffres, qui ont été soutenus par la hausse des exportations des produits agricoles, les indicateurs économiques sont toujours au rouge, à l’instar des réserves en devises (69 jours d’importation), le cours du dinar et l’inflation.
S’exprimant sur les ondes de la Radio Nationale, l’économiste Abdeljalil Bedoui a expliqué ce paradoxe par l’absence d’un vrai projet de développement. Il considère que le projet actuel ne permet pas à l’économie tunisienne de décoller. Il est même devenu un handicap à la croissance. « Par conséquent, on assiste à la prolifération de la contrebande d’argent, des ressources naturelles et à la fuite des compétences », a-t-il déploré.
D’un autre côté, l’expert en économie a noté que les exportations tunisiennes proviennent essentiellement des sociétés non résidentes, à savoir les sociétés offshore. « Elles [les sociétés offshore] placent leur argent dans les banques européennes. La part qu’elles gardent en Tunisie est minime. Elle est consacrée aux salaires et au paiement des fournisseurs », a-t-il encore expliqué.