La Tunisie, confrontée à une crise hydrique sans précédent, se voit contrainte de durcir les mesures de restriction de l’eau. Le ministère de l’Agriculture a annoncé, lors des Business Days à Sousse, que la consommation individuelle serait désormais plafonnée à 125 litres par jour et par personne.
Toujours est-il qu’il reste important de souligner que bien que le rationnement des ménages soit une mesure indispensable, il ne suffira pas à lui seul à résoudre la crise hydrique. L’industrie doit également s’adapter et adopter des pratiques plus économes en eau. Des efforts conjoints sont nécessaires pour atteindre un équilibre durable entre les besoins de la population, de l’économie et de l’environnement.
La décision qui ne concerne que la limitation de la consommation des particuliers s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale visant à faire face aux effets dévastateurs du changement climatique. Les précipitations en baisse, les sécheresses récurrentes et la hausse des températures mettent sous pression les ressources en eau du pays, déjà fragilisées.
« Cette limite est un signal fort envoyé aux Tunisiens », a déclaré Abdelhamid Mneja, directeur général du génie rural et de l’exploitation de l’eau. « Chaque goutte compte désormais. »
Pour atteindre cet objectif ambitieux, le gouvernement compte mettre en œuvre plusieurs mesures :
- Modernisation des équipements : Les ménages et les entreprises seront incités à équiper leurs installations de systèmes économiseurs d’eau.
- Recyclage des eaux usées : Le secteur touristique, gros consommateur d’eau, ainsi que l’industrie seront encouragés à recycler leurs eaux usées.
- Dessalement de l’eau de mer : Cette solution, bien que coûteuse, est présentée comme une nécessité pour garantir l’approvisionnement en eau potable à long terme.
Parallèlement à ces mesures, le ministère de l’Agriculture mise sur une gestion plus rationnelle de l’eau dans le secteur agricole. « En augmentant le degré d’épuration, les eaux usées traitées pourront être réutilisées pour l’irrigation », explique l’Institut arabe des dirigeants d’entreprises. Cette approche circulaire vise à optimiser chaque goutte d’eau tout en assurant la sécurité alimentaire du pays.
La nouvelle mesure suscite de nombreuses interrogations. Les Tunisiens devront adapter leurs habitudes de consommation et trouver des solutions pour réduire leur consommation d’eau au quotidien. Les professionnels du tourisme devront également revoir leurs pratiques pour limiter leur impact environnemental.
La réussite de cette politique dépendra de la mobilisation de tous les acteurs : pouvoirs publics, entreprises, mais aussi citoyens. Car face à la raréfaction de l’eau, chaque geste compte.