La Tunisie sous la loupe des partenaires étrangers

Les nouvelles sur l’état de l’économie tunisienne se succèdent les unes après les autres en ce début d’année 2017. Mais ce sont par malheur les mauvaises nouvelles qui priment les bonnes. Encore que, les rapports des principaux acteurs de l’économie mondiale, pointant tour à tour les maux de notre économie, ne doivent que nous faire tous sortir de notre apathie et nous faire tous assumer beaucoup plus nos responsabilités envers la patrie. Quand nos partenaires se prononcent sur notre économie, il faut s’en occuper sérieusement.
« L’instabilité politique, le secteur informel et l’accès aux financements sont les obstacles qui entravent le développement du secteur privé en Tunisie », telle était la conclusion d’un rapport de la Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et le Groupe de la Banque mondiale, publié au mois de Janvier dernier.
Début Février, l’Agence de notation Fitch a dégradé de «BB-» à «B+» la note souveraine de la Tunisie affirmant que «la chute du tourisme dans un contexte de risques élevés pour la sécurité, un ralentissement des investissements alors qu’il y a de fréquents changements de gouvernement et des épisodes de grèves ont affaibli la croissance et les perspectives économiques».
Dernière en date, la déclaration du Fonds monétaire international sur la Tunisie fait état de l’urgence d’agir au plan budgétaire et au niveau des réformes qui accusent un retard pour stabiliser la situation macroéconomique et promouvoir la croissance.
Si l’on se réfère essentiellement à ces affirmations, il ya de quoi s’inquiéter vivement et œuvrer avec application pour remettre les pendules à l’heure.

Les risques et les responsabilités
Ces témoignages se faisant l’écho de la réalité du pays pourraient, en effet, augmenter les risques auxquels est exposée l’économie nationale. L’investissement privé, de prime abord, demeure taxé par l’instabilité politique, la corruption, le manque de concurrence et la complexité de l’environnement des affaires. De telles perceptions risquent de tarder encore la décision d’investir et refréner l’initiative locale et extérieure.
La dégradation de la note souveraine pourrait affecter les primes de risque à la hausse, ce qui pourrait générer une augmentation du coût de la dette au moment où l’accès au marché financier international s’impose aujourd’hui pour combler les besoins de financement du budget de l’Etat.
L’appui du Fonds monétaire international demeure conditionné par le rythme d’ajustement macro-budgétaire et l’avancement de certaines réformes structurelles qualifiées de « sensibles », notamment la rationalisation de la masse salariale et la réforme de la fonction publique et du système de sécurité sociale. L’avancement du programme des réformes économiques prévu dans le cadre de l’accord avec le FMI au titre du mécanisme élargi de crédit va, en fait, conditionner toute la dynamique de l’appui financier des autres bailleurs de fonds à la Tunisie.
L’enjeu semble de taille et exigerait sans doute un travail inlassable, beaucoup de persévérance, mais aussi et surtout un sens de la responsabilité qui exclut l’égoïsme, bannit le corporatisme et rejette les calculs politiques.
Il est de la responsabilité collective de toutes les parties prenantes, partenaires sociaux, partis politiques et corporations de recréer un horizon politique et institutionnel crédible pour tirer l’économie nationale de sa léthargie, la seule solution à même de répondre aux aspirations légitimes des Tunisiens à l’emploi et la dignité. Faisons preuve de solidarité, de compromis et de coopération véritables pour une plus grande stabilité socio-politique et un meilleur climat des affaires propice la transition économique.
Seule notre capacité à s’organiser ensemble pour décider et agir collectivement dans le sens de l’intérêt national pourra changer la perception de l’autre et revigorer notre image auprès de l’extérieur. Les partenaires étrangers font jusque-là montre de soutien et de confiance en l’avenir de la Tunisie malgré tout!

Alaya Becheikh

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