Les pluies qui se sont abattues sur le territoire tunisien ces dernières semaines ont apporté un peu de répit face à la sécheresse persistante. Toutefois, si ces précipitations ont permis d’améliorer légèrement le niveau des barrages, la situation reste préoccupante. Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), le taux de remplissage des barrages s’élève à 23,27%, soit un volume total de 544 millions de mètres cubes. Bien que le volume marque une légère hausse par rapport aux mois précédents, elle demeure bien en deçà de la moyenne des trois dernières années.
Ces chiffres confirment que la Tunisie est toujours confrontée à une crise hydrique sans précédent. Les réserves en eau, vitales pour l’agriculture, l’industrie et l’alimentation en eau potable, sont au plus bas. Cette situation est due à plusieurs facteurs, notamment le changement climatique qui se manifeste par une augmentation des températures et une diminution des précipitations, ainsi qu’une gestion inadéquate des ressources en eau.
Les conséquences d’une telle sécheresse sont multiples et touchent tous les secteurs de l’économie. L’agriculture, principale consommatrice d’eau, est particulièrement vulnérable. Les agriculteurs sont confrontés à des difficultés croissantes pour irriguer leurs cultures, ce qui entraîne une baisse des rendements et une hausse des prix des produits alimentaires. Par ailleurs, la pénurie d’eau potable menace l’accès à l’eau pour une partie de la population, notamment dans les zones rurales.
Pour faire face à cette situation, il est urgent de mettre en œuvre des mesures structurelles et durables. Parmi les pistes envisagées, on peut citer :
- La rationalisation de l’utilisation de l’eau: il s’agit de réduire les pertes en eau dans les réseaux de distribution, de promouvoir des pratiques agricoles économes en eau et de sensibiliser la population à la nécessité de préserver cette ressource.
- Le développement des ressources en eau non conventionnelles: le dessalement de l’eau de mer, la réutilisation des eaux usées traitées et la récupération des eaux de pluie sont autant d’options à explorer.
- La recherche de nouvelles sources d’eau: la prospection de nouvelles nappes phréatiques pourrait constituer une solution à long terme.
Face à cette urgence, il est impératif que les autorités mettent en place des politiques volontaristes pour faire face à la crise hydrique. Une gestion rigoureuse des ressources en eau, couplée à des investissements massifs dans les infrastructures et la recherche, sont indispensables pour assurer la résilience du pays face aux aléas climatiques. Chaque citoyen, à son échelle, peut également contribuer à préserver cette ressource vitale en adoptant des comportements économes en eau au quotidien.