«Nous sommes décidés à découvrir tous les détails des assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahimi» promettait le Chef du gouvernement, Habib Essid, lors de la séance plénière de l’ARP, tenue vendredi dernier. Il a en outre présenté le diagnostic de la situation sécuritaire, les causes aidant à la fragiliser et les solutions proposées. Les protestations sociales accompagnées par des attaques contre les institutions régaliennes, la contrebande, les parties semant la discorde, sont selon le bilan du Chef du gouvernement, les principaux éléments compliquant la situation sécuritaire et nourrissant le terrorisme. Ce dernier constitue une menace pour l’économie, mais aussi une menace pour la démocratie et l’Etat de droit.
La situation s’avère difficile et la lutte contre le terrorisme constitue la bataille primordiale menée par le gouvernement. L’effondrement de la sécurité, causé par la menace terroriste, a des retombées sur tout ce qui constitue l’Etat et entrave le développement du pays. Le commerce parallèle et en particulier la contrebande, alimentent le terrorisme puisqu’ils touchent aussi les armes.
Selon Habib Essid, de nombreux contrebandiers ont profité des protestations sociales pour attiser les tensions. Les protestations offrent aussi l’occasion pour attaquer les institutions régaliennes et semer le trouble et le désordre. Or, il n’existe pas de démocratie sans sécurité. Ainsi, la lutte contre le terrorisme est une priorité pour protéger les libertés, la société et l’environnement propice au développement. « a guerre contre le terrorisme est longue et exige l’unité nationale et le soutien à l’appareil sécuritaire », a précisé le Chef du gouvernement.
Parmi les solutions préconisées par le gouvernement, la stratégie de lutte contre le terrorisme passe d’un plan défensif à un plan offensif et anticipatif, ce qui a permis d’obtenir de meilleurs résultats et la découverte de plusieurs caches d’armes dont celui découvert à Sidi Aïch, à Gafsa et le démantèlement de cellules dormantes. Dans ce cadre, 590 personnes ont été traduites devant la justice. Le gouvernement fournira, par ailleurs, toute la logistique aux appareils sécuritaires en les modernisant et en optant pour un matériel de haute technologie. Des opérations sont menées dans les montagnes du Nord- Ouest de la Tunisie et une muraille de 160 km sera construite sur les frontières avec la Libye. L’Etat tunisien reste sur ses gardes et prêt à réagir en fonction des changements pouvant intervenir en Libye.
Le gouvernement poursuit sa récupération des mosquées qui étaient hors du contrôle de l’Etat et à régulariser la situation de celles construites sans autorisation et en attendant, elles sont fermées.
Dans ce contexte, le gouvernement semble décidé à enraciner les fondements de la deuxième République, à concrétiser les lois constitutionnelles et à renforcer la décentralisation et les fondements du pouvoir local. Le gouvernement s’engage aussi à consolider les instances constitutionnelles et est en train de mettre en place tous les dispositifs et les instances nécessaires pour organiser les élections municipales avant la fin de 2015. L’Etat tunisien exercera la discrimination positive à l’avantage des zones marginalisées et lésées. Néanmoins, ces objectifs relèvent de la responsabilité de tous. Il faudra éviter, selon Habib Essid, la déstabilisation de l’Etat. Il a par ailleurs mis en garde contre les tentatives de certaines parties d’alimenter les tensions régionales et les penchants tribaux, ainsi que de semer la haine entre les Tunisiens.
Un message a été adressé par le Chef du gouvernement, de l’enceinte du parlement à toute personne ou organisation tentant de profiter des protestations sociales pour déstabiliser l’Etat
« La Tunisie n’est pas à diviser, on fera face à toute menace mettant en péril notre unité nationale ou tentant d’affaiblir l’Etat. Nous travaillerons pour la Tunisie des institutions, pour la suprématie de la loi, des droits et des devoirs. Nous n’acceptions ni chantage ni bras de fer et nous refusons le désordre. Aucune personne, quelle que soit son importance n’est au dessus de la loi.», a-t-il souligné.
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