La Tunisie va bel et bien emprunter 800 millions de dollars auprès des marchés financiers

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Après de longues semaines d’un bras de fer infernal avec le ministre des Finances, la commission parlementaire des Finances a approuvé la sortie de la Tunisie sur les marchés financiers internationaux en vue d’emprunter 800 millions de dollars ou d’euros. Ce sera en fonction de l’évolution du marché des changes. Cet argent permettra de financer le budget 2019 de l’Etat tunisien.
Est-ce une victoire ? Sans doute pas. De fait, cette nouvelle ne devrait pas nous réjouir étant donné qu’elle prouve, une fois encore, à quel point la Tunisie est devenue dépendante des dettes extérieures. Avant cette adoption en commission, l’Etat a déjà fait appel, début mai, aux banques tunisiennes afin d’emprunter 356 millions d’euros. Ce n’était pas une première puisqu’en en mars dernier, l’Etat a obtenu 356 millions d’euros de la part de 12 banques tunisiennes. A peine un semestre écoulé en 2019 et l’Etat se retrouve déjà incapable d’assurer un budget pour finir l’année. La Tunisie s’enfonce davantage dans la spirale de la dette. Le service à la dette, selon le gouverneur de la BCT (Banque Centrale de Tunisie), Marouane Al Abassi, risque d’atteindre les 9 milliards de dinars en 2019. Cette même dette pourrait, de ce fait, atteindre 80% du PIB selon l’ancien ministre des Finances, Hakim Ben Hammouda.
Il faut souligner, également, que ce surendettement impacte lourdement le cours du dinars sur le marché des changes. Puisque la Tunisie emprunte en euro ou dollar, ce cours peut connaître une légère amélioration par rapport à ces deux devises, mais uniquement lors de l’obtention des crédits car il existe une rentrée d’argent. Attendons la phase du remboursement où l’Etat va devoir rembourser ses dettes en devises, et avec des intérêts, ce qui promet une nouvelle dégringolade d’un dinar déjà fragilisé…

F.K

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