La Tunisie vit les pires moments de son histoire

Aujourd’hui des milliers de mes compatriotes vivent en dessous du seuil de la pauvreté, les classes moyennes sont menacées par une paupérisation accélérée.
En moins de dix ans, la dette extérieure du pays a plus que doublé pour atteindre en 2020 déjà 104,6 % du PIB.
4,3 milliards d’euros c’est le montant que notre pays doit débourser cette année pour faire face à ses échéances.
L’effondrement de l’économie de notre pays est aujourd’hui total, avec cette crise financière, cette pauvreté et cette pénurie.
Je n’attends plus rien de ce pays, plus rien de cette classe politique, que se passe-t-il chez nous ?

La crise s’amplifie
La Tunisie s’enfonce de plus en plus dans une profonde crise économique et traverse en ce moment la pire crise de son histoire. 
D’après les estimations du rapport du FMI publié déjà en février 2020, le total de la dette extérieure du secteur public (État, entreprises publiques garantie par l’État et Banque centrale pour la balance des paiements) et de celle du secteur privé est passé de 84,6 % du PIB en 2017 à 94,7 % en 2020 et les estimations prévoient qu’elle dépassera les 100 % du PIB dès 2022.
L’endettement du pays devient insoutenable et la classe moyenne qui constituait près de 18% de la société soit 2,2 millions des Tunisiens risque, à ce rythme, de disparaitre au milieu de cette inflation galopante, de cette flambée des prix, et d’un pouvoir d’achat qui a fondu.
Notre pays doit chaque année se tourner vers ses bailleurs internationaux pour obtenir de l’argent frais sous forme de prêts. L’Etat ne peut même pas discuter des solutions avec le Fonds monétaire et la Banque mondiale, et doit se soumettre à leurs instructions.
Le pays connaît donc aujourd’hui un véritable naufrage économique. Plus de 35% des actifs sont au chômage.  
Il n’y a plus de mots qui décrivent les sentiments de rage et de colère que le peuple éprouve. Il n’y a plus de qualificatifs pour décrire l’état du Tunisien qui crie son désarroi. 

Notre pays n’est pas gouverné
Si gouverner, c’est prévoir, notre pays est loin d’être gouverné. En plus, aujourd’hui cette crise est très mal gérée. Pourquoi ? Tout simplement parce que le lien entre économie et politique est tellement étroit. 
Notre pays ne pourra pas sortir de ce marasme économique et retrouver la confiance sans une mobilisation nationale qui permettra de réaliser les grandes réformes que les lâchetés, les paresses et les erreurs des dernières années nous ont conduits à cette situation.
Notre colère devant tant de bêtises et d’ignorance qui a détruit notre économie, en effet cette crise qui frappe notre pays a eu des conséquences dramatiques dans tous les secteurs, et elle a précipité dans la pauvreté des centaines de milliers d’habitants, le peuple a basculé dans la précarité, et sait maintenant ce qu’est la souffrance sans fin quand le pays n’est pas gouverné.
Notre pays « s’enfonce » de plus en plus dans les malheurs alors que le Président et son gouvernement ont la tête ailleurs. Mon pays sombre dans les décombres, entraînant avec lui tout un peuple.
Tant de malheurs se sont abattus sur ce petit pays qu’est le nôtre, dépréciation de la monnaie, flambée des prix, licenciements massifs etc. D’ailleurs la situation de centaines de milliers de personnes devient de plus en plus difficile au fur et à mesure que la crise s’amplifie et si on continue avec cette même politique, le plus dur est ¬devant nous.

L’histoire ne retiendra que l’échec de ce mandat
Aujourd’hui il y a un risque très sérieux de « faillite de l’Etat » en raison de cette crise, plusieurs entreprises ont déjà mis la clé sous la porte et n’ont pas résisté à l’effondrement économique qui met le pays à genoux. Il y a quelque mois, la banque Américaine d'Investissement Morgan Stanley a lancé une mise en garde : « La Tunisie se dirigerait vers un défaut de paiement si la détérioration actuelle de ses finances publiques se poursuivait »
Le pouvoir en place étant incapable de déclencher des réformes économiques indispensables réclamées par la population et même conseillées par la communauté internationale.
Monsieur le Président vous avez tout simplement raté l’occasion de donner le coup d’envoi d’une mobilisation générale pour mettre en place une politique économique capable de prendre des mesures pour maximiser l’efficacité et nous éviter tant de gaffes et c’est là votre principale tâche.  
Je pense que notre pays dispose de suffisamment d’atouts pour améliorer sa situation, s’il veut bien s’en donner les moyens. 
La Tunisie est capable de retrouver une croissance des finances à condition de faire les réformes nécessaires.
Mon pays vit les pires moments de son histoire, aujourd’hui le peuple est totalement désespéré et ne voit plus le bout du tunnel, sa déception ne provient pas seulement des conditions de vie difficiles mais surtout de l’ambiguïté qui règne sur le paysage politique.
Sans vision et sans projet, aujourd’hui tous les indicateurs économiques sont au rouge.
Monsieur le Président, écoutez une fois, une seule fois « ce que veut le peuple » écoutez les cris des tunisiens, entendez le désespoir de ce peuple, répondez à leurs réclamations ou partez. Vous n’avez pas le droit de détruire tout ce qu’on a construit, agissez avant qu’il ne soit trop tard parce qu’un peuple ne pardonne jamais à celui qui l’a trahi et l’histoire ne retiendra que l’échec de ce mandat que vous avez tant espéré.

                                                         *M.K Architecte 

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