Contrairement aux annonces médiatiques erronées, l’accord open sky n’est pas encore conclu.La convention signée lundi 11 décembre clôturait 7 années de négociations entre la Tunisie et l’Union européenne. En effet, il s’agissait du dernier round de ces négociations, durant lequel les deux parties se sont mises d’accord sur le texte final qui doit être soumis aux procédures constitutionnelles de chaque pays, (en l’occurrence la ratification par les parlements respectifs des deux pays). L’accord n’entrera en vigueur qu’après cet acte législatif.
L’activation brusque des négociations autour de ce ciel ouvert coïncide avec une mauvaise surprise concoctée côté européen pour son partenaire la Tunisie.
Et certains vont jusqu’à croire que la publication récente de la liste noire des paradis fiscaux englobant la Tunisie n’était qu’une manœuvre de l’UE qui visait a accélérer toute les procédures de négociation d’accords bilatéraux (commerciaux et sécuritaires) entre notre pays et l’UE avant 2019, date d’échéances électorales cruciales aussi bien pour la Tunisie que pour l’UE. Il s’agit, pour les européens, d’avancer sur ces acquis avec des gouvernements acquis.
Dans un communiqué de presse publié à l’occasion par l’UE, annonçant la signature de la convention de l’Open Sky avec la Tunisie, aucune précision n’est fournie sur le contenu de cette convention. Rien de plus que « cet accord permettrait de générer 2,7 % de croissance du PIB liée aux voyages et au tourisme, et d’accroître le trafic annuel de près de 13 % par an« .
Le communiqué fait part de l’impression de la Commissaire européenne des transports qui souligne « nous progressons aujourd’hui dans la réalisation des objectifs de la stratégie de l’UE en matière d’aviation, mais nous amenons également nos relations avec la Tunisie vers de nouveaux sommets. Cet accord aérien ambitieux permettra d’améliorer l’accès au marché et contribuera à la mise en place des niveaux les plus élevés en matière de sécurité, de sûreté et de protection de l’environnement. C’est une excellente nouvelle pour le tourisme, pour les passagers et pour les entreprises! ».
Côté tunisien c’est une impression de satisfaction quasi générale affichée par les ministres du transport et celle du tourisme.
Pour sa part Elyes Mnakbi, PDG de Tunisair est resté égal à lui-même renouvelant sa position par rapport à la signature de cette convention Open Sky, ne cachant pas son scepticisme car, dit-il, elle constitue un danger pour le transporteur national.
IL est clair que la publication du texte du mémorandum de consultation , négocié et signé entre les deux délégations , avant sa soumission au parlement apporterait un éclairage à même de faire taire les jaseurs et fermerait la porte aux spéculations et autres surenchères stériles.