Petit pays sans richesses fabuleuses pour le sous-sol mais doté de grandes ambitions légitimes en matière de niveau de vie, de qualité de ressources humaines et de régime démocratique, notre pays n’a pas eu d’autre choix jusqu’à présent que d’avoir un modèle de croissance économique tiré par les exportations.
Nous avons eu la chance jusqu’à présent d’essayer d’intégrer notre économie à celle de l’Union européenne. Formidable marché de 400 millions de consommateurs, dotés d’un revenu annuel moyen de 30.000 dinars par an et par habitant.
Nous avons réussi jusqu’ici à exporter 80% de nos produits sur ce marché florissant. Cette Union est entrée malheureusement depuis 2008 dans une crise économique et financière qui se poursuivra encore pendant plusieurs années et nous devons trouver un autre relais de croissance si nous voulons relancer notre processus économique et créer des emplois pour les 800.000 qui le réclament à juste titre, dont 250.000 de jeunes diplômés.
Les pays arabo-musulmans du Proche-Orient dont l’économie est complémentaire de la nôtre devraient en principe et en théorie constituer ce relais. En effet, ils disposent de capitaux excédentaires grâce à la manne pétrolière, ils ont besoin des compétences humaines dont nous disposons, mais encore plus besoin de nos produits exportables : huile d’olive, agrumes, dattes, textile-habillement, produits manufacturés, tourisme…Le partenariat basé sur des investissements mixtes est tout indiqué, mais il est regrettable de constater que la “mayonnaise ne prend pas” pour diverses raisons.
La Libye et l’Algérie qui sont de grands marchés voisins sont potentiellement très intéressants, mais en attendant que la situation se stabilise en Libye et qu’avec l’Algérie des partenariats plus étroits et plus solides se nouent aussi bien au niveau politique qu’au niveau des chefs d’entreprises, il faut un autre outsider. Or, l’Afrique subsaharienne connaît depuis dix ans une croissance économique de l’ordre de 5%, 6% sont prévus en 2014. La population est de 1,1 milliard d’habitants dont les 2/3 ont moins de 25 ans.
A l’horizon 2030, ce sera une population de 2,2 milliards, 50% de cette population sera urbaine, ce qui implique un autre niveau de vie, un pouvoir d’achat avec émergence de nouveaux besoins de consommation. Plusieurs sociétés de commerce international, bureaux d’études et entreprises de bâtiment tunisiennes ont déjà balisé le chemin en donnant de notre pays et de nos produits une image positive en Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina Faso et ailleurs.
Nous avons besoin d’une stratégie cohérente et intégrée relative à l’orientation économique vers l’Afrique avec ferme volonté et soutien de l’État et des structures d’appui, mais aussi implication des hommes d’affaires et des compagnies nationales comme TUNISIAIR et CONUNAV ainsi que le soutien des banques.
Il faut dire que des organismes publics comme le Cepex et la COTUNACE déploient des efforts remarquables et prennent des initiatives en matière de promotion de la destination. La diplomatie tunisienne, notamment à caractère économique mériterait d’être renforcée de façon ciblée pour servir de tremplin au développement de nos exportations vers l’Afrique.
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La contrebande de carburant évaluée à 700 MD par an
Les révélations faites par le Secrétaire général de la Chambre syndicale UTICA des gérants de stations-service confirment l’ampleur prise par la contrebande de carburants notamment à travers la frontière avec l’Algérie.
Cette ampleur atteindrait selon les déclarations du responsable UTICA des dimensions alarmantes qui menacent l’existence même des stations-service légales qui distribuent les carburants répondant aux critères élémentaires.
En effet, les estimations portent sur le recours de 48% des consommateurs aux carburants de contrebande pour les besoins de leurs véhicules principalement à travers la frontière algérienne accessoirement libyenne.
Le chiffre d’affaires de cette contrebande serait estimé à 700 millions de dinars par an : autant de taxes et de recettes sont ainsi perdues par le trésor public, les gérants des stations-service, ainsi que les compagnies pétrolières.
Cette situation a engendré la fermeture de 65 stations-service faute de clientèle dans les gouvernorats de Jendouba, Le Kef, Kasserine, Medenine et Monastir, ce qui a provoqué une perte d’emplois massive. C’est d’autant plus grave que ce sont les gros consommateurs qui sont parmi les clients assidus de la contrebande, ceux qui exploitent voitures de louages, taxis et camions de transport.
Or il s’agit toujours de carburants frelatés, mélangés à des impuretés qui finissent par endommager les carburateurs des véhicules. Des brigades de contrôle s’imposent d’urgence pour réduire ce phénomène.
ONE Tech-Group : croissance des bénéfices de 124 % en 2013
Au cours de sa communication financière du 6 avril 2014, One Tech Group a annoncé que son conseil d’administration du 27 mars a approuvé les États financiers de 2013 de One tech. Celles-ci font ressortir des bénéfices nets de 12.263.030 dinars en 2013. Il y a lieu de préciser que le cumul des bénéfices nets de One Tech Group s’élève en 2013 à 43.368.428 dinars contre 19.322.072 dinars en 2012. Il s’agit d’un taux de croissance de l’ordre de 124%.
Le conseil d’administration proposera à l’Assemblée générale convoquée pour le 15 mai, de distribuer 210 millimes par action soit près de 12% de plus que l’engagement pris par les responsables du groupe lors de l’introduction du holding en Bourse selon la notice présentée par One Tech dans le dossier soumis aux autorités boursières.
Il y a lieu de rappeler que One Tech Group comporte trois pôles d’activités principales : la mécatronique, les cables électroniques et les technologies de la communication et de l’information.
A cela s’ajoutent des activités secondaires dans le domaine des structures métalliques et du conditionnement des médicaments. Il faut dire que One Tech a noué des partenariats stratégiques avec des multinationales à l’export pour offrir des produits intégrés et que sa politique consiste à monter en gamme pour ce qui est de la valeur ajoutée de ses produits.
La Coface abaisse le risque Tunisie de A4 à B
La Coface est l’institution française de référence en matière d’assurance des exportations dans le monde. C’est pourquoi, chaque année, son évaluation du risque-pays et sa classification du risque par entreprise sont très attendus et font autorité en la matière. En effet, la compagnie française de l’assurance du commerce extérieur organise une fois par an une conférence pour rendre public son classement et mettre à jour sa banque de données informatisée.
La Coface qui a toujours fait confiance aux fondamentaux de l’économie tunisienne en accordant une notation rassurante à savoir A4 vient de décider une décote pour abaisser l’évaluation à B. Cette décision ne nous semble pas opportune après l’adoption d’une nouvelle Constitution pour notre pays, la création d’une commission nationale pour les élections ainsi que la mise en place d’un gouvernement de compétences neutres.
Autant de facteurs précurseurs d’une stabilisation de la situation politique et économique. En fait, le Coface a pris en compte la situation du pays en 2013 : détérioration de certains indicateurs économiques et financiers, instabilité politique, classement de Davos, compétitivité du pays, climat de l’investissement. La régression de 33% de l’investissement extérieur durant les deux premiers mois de l’année 2014 à 192 MD contre 290 MD en 2013.
Actualisation des avantages fiscaux accordés aux TRE
Les conditions relatives à l’octroi des avantages fiscaux aux TRE, lors de leur retour définitif en Tunisie dans l’intention de promouvoir un projet économique, ont fait l’objet d’une actualisation lors d’un récent Conseil des ministres en vue de la publication d’un décret susceptible de donner lieu à une plus grande transparence lors de son application.
Il s’agit d’accorder aux TRE dans un délai maximum d’un an après leur retour définitif et après justification d’un séjour à l’étranger d’au moins deux ans sans interruption dépassant 183 jours sur les 365 jours de l’année. Il s’agit d’amender l’article 28 de la loi n° 27 du 29 décembre 2012 relative à l’exercice 2013.
Ce régime préférentiel porte sur l’exonération des droits de douane et des taxes diverses à l’importation en Tunisie ou lors de l’achat hors taxes chez des importateurs locaux d’équipements et d’installations, ainsi qu’un seul camion au profit d’une personne physique.
Cette exonération porte aussi sur la taxe à la valeur ajoutée, le droit à la consommation ainsi que sur la taxe sur le chiffre d’affaires. Cet avantage est accordé une seule fois sans renouvellement au profit d’une personne âgée au minimum de 18 ans. Le camion doit être âgé au maximum de 7 ans. L’importation doit être réalisée sans transfert de devises à l’étranger et si l’achat est réalisé chez un concessionnaire local, le bénéficiaire doit justifier du rapatriement d’un montant en devises équivalent au minimum en prix d’acquisition des équipements et du camion.
Ridha Lahmar