Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En trois ans à peine, les exportations algériennes vers le continent africain ont connu une progression spectaculaire, passant de 1 milliard de dollars en 2021 à 2,7 milliards en 2024. Cette croissance fulgurante, révélée lors de la Conférence sur les exportations et le développement économique organisée à Alger le 30 juin dernier, dessine les contours d’une nouvelle stratégie commerciale tournée résolument vers le sud.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) apparaît comme le principal catalyseur de cette dynamique. Avec son marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs et la levée progressive des barrières tarifaires, elle offre aux entreprises algériennes un terrain de jeu considérable. Faouzi Bouabid, représentant du ministère du Commerce extérieur, a souligné les mesures d’accompagnement mises en place : plateformes logistiques dédiées à Tamanrasset et Illizi, foires permanentes à Nouakchott et Dakar, et un travail approfondi avec les filières professionnelles pour identifier le potentiel exportable de chaque secteur.
Le secteur agricole se positionne comme un acteur clé de cette diversification hors hydrocarbures. Les exportations de fruits et légumes ont généré 429 millions de dollars en 2023, enregistrant une croissance de 50% par rapport à 2022. Amel Adouani du ministère de l’Agriculture a mis en avant les programmes ambitieux de plantation d’un million de palmiers-dattiers et d’un million d’oliviers, ainsi que le développement de filières prometteuses comme le caroubier. « L’accompagnement des producteurs, de la labellisation à l’export, est crucial pour maintenir cette dynamique », a-t-elle insisté.
La conférence a révélé une approche multidimensionnelle impliquant l’ensemble des acteurs institutionnels. Rabah Fassih du ministère des Affaires étrangères a rappelé la mobilisation des leviers diplomatiques au service de cette offensive commerciale. Prochaine étape majeure : la 4e Foire commerciale intra-africaine (IATF) prévue à Alger du 4 au 10 septembre 2025, qui devrait rassembler entre 1.600 et 2.000 exposants de près de 140 pays et plus de 35.000 visiteurs.
Hichem Saïdi, PDG de la SEEDI, a quant à lui insisté sur la nécessité d’instaurer une véritable culture de l’export en Algérie, en phase avec les opportunités offertes par la ZLECAf. Une ambition qui, si elle se concrétise, pourrait redessiner durablement les flux commerciaux africains et positionner l’Algérie comme un hub continental incontournable.
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