Nouvelles technologies et agricultures vont-elles de pair ? C’est le pari qui a été fait par Seabex, une jeune strat-up tunisienne qui a remporté le Prix Orange de L’entrepreneur Social 2018.
Son projet consiste en une plateforme intelligente de contrôle et d’automatisation dédiée, selon la CEO de la start-up Amira Cheniour, à « l’agriculture de précision ». A travers cette solution, il sera possible pour les producteurs de rationaliser leurs ressources et de l’optimiser, à l’instar de l’eau, de l’énergie et des fertilisants. « C’est une équation fragile, mais qui est devenue possible grâce à l’expertise pointue et aux algorithmes de Seabex. L’expertise en Internet Of Things (IOT), nous l’avons acquise depuis près de quatre ans mais le fait de l’appliquer pour l’agriculture était une décision assez audacieuse », a expliqué Amira Cheniour au Huffingpost Maghreb.
La start-up Seabex s’est également penchée sur la question de la rareté de l’eau selon sa fondatrice, qui constitue le premier casse-tête pour les agriculteurs. Le secteur, rappelons-le, s’accapare de 80% de la consommation globale du précieux liquide.
Néanmoins, la start-up a rencontré plusieurs obstacles ayant freiné son développement, notamment la fuite des cerveaux et la problématique de l’importation des composants électroniques. « Investir, au départ, a été très difficile compte tenu de la conjoncture actuelle », a-t-elle encore confié.
Amira Cheniour considère, par ailleurs, que le secteur agricole constitue un grand atout pour l’économie tunisienne. « Nous n’avons pas le choix. Le secteur doit se lancer dans les nouvelles technologies. De fait, l’agriculture contribue au PIB à hauteur de 15%, mais en contre-partie, il consomme 80% de l’eau. Dans ce contexte, les pouvoirs publics doivent travailler sur la digitalisation du secteur, à travers, notamment, la création de fonds d’aide. D’ailleurs, plusieurs organisations internationales sont en train d’encourager la Tunisie à aller dans ce sens », a encore expliqué la fondatrice de Seabex.