Les relations tendues entre l’Algérie et la France ont une nouvelle fois des répercussions concrètes sur les échanges commerciaux entre les deux pays. L’Algérie a en effet exclu les entreprises françaises d’un récent appel d’offres pour l’achat de 500 mille tonnes de blé, un coup dur pour les exportateurs français qui voyaient dans ce marché un débouché important.
Cette décision, rapportée par l’agence Reuters, s’inscrit dans le contexte de la détérioration des relations diplomatiques entre Alger et Paris, notamment depuis la décision française de soutenir un plan d’autonomie pour le Sahara occidental. Un soutien vivement critiqué par l’Algérie qui soutient, elle, la cause du Front Polisario.
La Russie profite de la situation
Cette exclusion profite en premier lieu à la Russie, qui est devenue le principal fournisseur de blé de l’Algérie. Les conditions climatiques défavorables en France, qui ont entraîné une baisse significative de la production de blé, ont également joué en faveur des exportateurs russes qui proposent des prix plus compétitifs.
« Les appels d’offres de l’OAIC sont réalisés sur une base d’origine optionnelle, ce qui signifie que le vendeur peut choisir la provenance du blé parmi une gamme d’origines approuvées, y compris le blé français », rappelle Reuters. Cependant, cette fois-ci, les entreprises françaises ont été délibérément écartées de l’appel d’offres.
Un précédent qui pourrait se répéter
Cette décision n’est pas sans rappeler un épisode similaire survenu il y a trois ans, lorsque les relations entre les deux pays s’étaient déjà tendues. L’Algérie avait alors ouvert son marché du blé à la concurrence, favorisant ainsi l’entrée de la Russie.
Les analystes s’interrogent désormais sur la durée de cette exclusion et sur ses conséquences à long terme pour les relations économiques entre les deux pays. Si les tensions diplomatiques persistent, il est probable que les échanges commerciaux continuent de pâtir de cette situation.
L’Algérie, l’un des plus grands importateurs de blé au monde, attache une importance stratégique à sa sécurité alimentaire. En diversifiant ses sources d’approvisionnement, le pays cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis d’un seul fournisseur et à renforcer sa souveraineté alimentaire.