C’est dans une salle comptant quelques centaines d’invités – environ 500 – parmi les personnalités politiques et les représentants de la presse nationale et internationale que l’ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa a annoncé ce mercredi 29 mars 2017 le lancement de son nouveau parti politique « Al Badil Al Tounsi ».
Mehdi Jomaa a indiqué que la demande d’obtention d’une autorisation officielle pour le lancement effectif de son parti a été remise auprès des autorités concernées ce mercredi.
« Nous avons préféré lancer notre parti tranquillement, et non pas à la hâte. « Al Badil Al Tounsi » est le fruit de deux années de travail de terrain. Nous avons fait le tour de la Tunisie afin de prendre connaissance des différentes préoccupations du tunisien. Aujourd’hui, nous avons une vision globale et claire et nous savons donc ce que nous faisons », a-t-il lancé. Et d’ajouter « d’ailleurs nous avons commencé par créer, aux cotés de plusieurs compétences nationales et experts, un think-tank, dit « Tunisie Alternatives » dont l’objectif était de dessiner les approches politiques publiques dans le cadre d’un programme global ».
Selon Mehdi Jomma, un parti politique a besoin d’une base populaire solide et non uniquement d’une base électorale éphémère qui disparaît avec le temps comme cela s’est passé avec la plupart des partis tunisiens. « Nous avons remarqué que la plupart des partis qui ont gagné les élections en Tunisie ont fini par chuter très rapidement. Ceci est dû à l’absence d’une stratégie ainsi qu’à la faiblesse de leurs bases populaires. C’est sur cette base populaire responsable et bien encadrée qu’un parti politique doit compter », a-t-il affirmé.
Son parti, compte déjà quelques dizaines de personnalités publiques dont notamment d’anciens ministres de son gouvernement, des composantes de la société civile et des hommes d’affaires.
On relèvera parmi ces personnalités l’ancien ministre des finances Hakim Ben Hammouda, l’ancien ministre auprès du chef du gouvernement chargé de coordination et de suivi des affaires sociales Nidhal Ouerfelli, l’ancien ministre délégué à la Sécurité nationale Ridha Sfar, l’ancienne secrétaire d’Etat chargée des biens confisqués et des affaires foncières Neila Chaâbane, l’ancien ministre des Affaires sociales Ammar Youmbai et l’ancienne députée à l’ANC Najla Bouriel.
« Faire de la politique est désormais notre devoir »
Les fondateurs effectifs du parti sont quant à euxau nombre de 17. Il s’agit de Mehdi Jomaa, Mohamed Amine Nahali, Amna Kallel, Louaa Chebbi, Neila Chaâbane, Mounir Tlili, Sana Ghenima, Amna Krichene, Mohamed Ali Ettounsi, Taoufik Jlassi, Nidhal Ouerfelli, Lotfi Seibi, Mohamed Aziz Majoul, Mohamed Ali Toumi, Ridha Abdelhafidh, Kamel Ben Naceur, et Hedi Belarbi.
L’ancien chef du gouvernement a affirmé que son parti n’a pas été encore structuré et que son bureau politique n’a pas encore vu le jour. Les missions seront dispatchées et le parti sera structuré après l’élection de son bureau politique.
Il a dans ce contexte affirmé que tout le monde aura sa place dans le parti loin des calculs politiques et du parachutage tout en appelant les femmes et les jeunes à rejoindre en masse son nouveau projet et à contribuer à la vie politique. » Faire de la politique est désormais une nécessité voire un devoir qu’on doit tous accomplir et non plus un choix » affirme Mehdi Jomaa.
« Les anciens RCDistes sont les bienvenus «
Quant aux anciens cadres du RCD et leur futur au sein d’ »Al Badil Al Tounsi« , Mehdi Jomma a indiqué que tous les tunisiens sont les bienvenus et que seules les compétences comptent au sein de son parti.
«Nous avons créé ce parti pour unifier l’ensemble des tunisiens et non pour les diviser comme le font certains. Les anciens cadres du RCD ayant servi l’Etat et qui ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire ou soupçonnés dimplication dans des affaires de corruption sont les bienvenus », a-t-il lancé.
Il a dans ce contexte évoqué la justice transitionnelle et la réconciliation nationale. Pour Mehdi Jomma il est grand temps de tourner la page. « Il faut qu’il y ait une réconciliation nationale. Il faut accélérer les choses afin qu’on puisse tourner la page »a-t-il lancé.
En ce qui concerne le parti « Al Badil Al Tounsi » et la lutte contre la corruption, Mehdi Jomaa a indiqué que son parti contribuera à cette lutte rappelant qu’il y avait largement contribué, alors qu’il était à la tête du gouvernement. « Nous avons fais la chasse aux corrompus. La guerre que nous avons menée était contre les barons de la corruption et non contre les petits commerçants ambulants. Mais nous avons été surpris, par la suite, de voir ces barons en train d’être libérés l’un après l’autre », a-t-il déploré.
Non au financement étranger
En ce qui concerne le financement de son parti politique, Mehdi Jomaa a indiqué que son projet compte déjà pas mal de volontaires qui sont là pour trouver de nouvelles alternatives et pour aider la Tunisie à avancer. « Al Badil Al Tounsi ne sera financé que par ses fondateurs et ses dirigeants. Le financement étranger n’a pas de place au sein de notre parti », a-t-il indiqué.
Quant à la politique étrangère d’AL Badil Al Tounsi, Mehdi Jomaa a indiqué que son parti optera pour une politique pacifique. « Pendant notre gouvernance, nous avons essayé de préserver des relations pacifiques avec l’ensemble des pays frères et amis. Nous continuons à prendre soin de nos relations avec ces pays et nous allons œuvrer à ce qu’il n y ait pas de conflit avec une quelconque partie étrangère », a-t-il assuré.
Mehdi Jomaa a fini par dire que son parti cherche à participer activement à la vie politique en vue de redonner à la Tunisie son éclat aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger. Il va donc participer aux différentes échéances électorales y compris les prochaines élections présidentielles ainsi que celles municipales qui devraient avoir lieu d’ici la fin de l’année en cours, soit le 17 décembre 2017 comme l’a annoncé le président de l’ISIE Chafik Sarsar.