L’ancien président uruguayen José Mujica, figure marquante de la gauche sud-américaine, est décédé le 13 mai 2025 à l’âge de 89 ans. Atteint d’un cancer de l’œsophage diagnostiqué en mai 2024, il avait annoncé en début d’année que la maladie s’était aggravée et que son corps ne pouvait plus supporter les traitements.
Ancien guérillero et membre fondateur du Mouvement de libération nationale-Tupamaros, Mujica avait passé treize ans en prison sous la dictature militaire (1973-1985), dont plusieurs en isolement. Après sa libération, il s’est engagé en politique, devenant député, sénateur, puis président de la République entre 2010 et 2015.
Pepe Mujica s’est fait connaître pour son style de vie austère, son rejet du consumérisme et ses prises de position sans détour. Président atypique, il vivait dans une ferme, roulait en vieille voiture, et reversait une grande partie de son salaire à des programmes sociaux.
Si son action économique a suscité des critiques, notamment sur le déficit et l’inflation, ses partisans saluent un engagement constant contre les inégalités et pour une société plus juste. Jusqu’au bout, Mujica est resté actif. En 2024, il avait soutenu la candidature victorieuse de Yamandú Orsi, aujourd’hui président.
Ce dernier lui a rendu hommage en saluant un « président, militant, guide ». De nombreuses figures de gauche, d’Amérique latine et d’ailleurs, ont salué sa mémoire, dont Pedro Sanchez, Gustavo Petro, Luiz Inacio Lula da Silva ou Jean-Luc Mélenchon.
José Mujica sera enterré dans le jardin de sa maison, sous un arbre qu’il avait planté. « Le guerrier a droit à son repos », disait-il en janvier.