Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi un reconfinement national outre-Manche qui pourrait durer jusqu’à mi-février au moins. Un record quotidien de 58.784 nouvelles contaminations y a été annoncé ce jour.
Boris Johnson a annoncé lundi un reconfinement national en Angleterre pour tenter de contenir l’envolée des contaminations par le COVID-19, qui menace de submerger le système de santé britannique en attendant que la campagne de vaccination atteigne un stade critique. Le Premier ministre britannique a justifié sa décision par la propagation à une vitesse accélérée du nouveau variant du coronavirus à l’origine de l’épidémie, plus contagieux. « Au moment où je vous parle ce soir, nos hôpitaux sont soumis à une pression due au COVID plus forte qu’à n’importe quel autre moment depuis le début de cette pandémie », a-t-il dit au cours d’une allocution télévisée. « Alors que la plus grande partie du pays est déjà soumise à des mesures extrêmes, il est évident que nous devons faire davantage ensemble pour maîtriser ce nouveau variant », a-t-il poursuivi. « Nous devons en conséquence aller vers un confinement national, qui soit suffisamment drastique pour contenir ce variant. Cela signifie que ce gouvernement vous donne une nouvelle fois pour instruction de rester chez vous. »
Le Premier ministre a précisé que les écoles seraient fermées à partir de mardi et que quitter son domicile ne serait autorisé que pour des cas précis, tels que se rendre sur son lieu de travail lorsque le télétravail est impossible, effectuer des achats essentiels ou pratiquer de l’exercice physique. Si la campagne de vaccination se déroule comme prévu et que le confinement a un impact sur les contaminations et les décès, il devrait être possible de lever progressivement ces restrictions à partir de mi-février, a poursuivi Boris Johnson, tout en invitant à la prudence sur ce calendrier. Le bilan de l’épidémie dans l’ensemble du Royaume-Uni, dont chacune des quatre entités est compétente en matière de santé, dépasse les 75.000 morts si l’on prend en compte les décès survenus dans un délai de 28 jours après un test de dépistage positif. Malgré la campagne de vaccination lancée il y a un mois, d’abord avec le vaccin de Pfizer et BioNTech, un record quotidien de 58.784 nouvelles contaminations y a été annoncé lundi.
*Plus d’un million de doses de vaccins distribuées
Avant même l’Angleterre, l’Ecosse a décrété lundi le confinement le plus sévère depuis celui du mois de mars. « Il n’est pas exagéré de dire que je suis plus préoccupée par la situation à laquelle nous sommes confrontés maintenant que je ne l’ai été depuis le mois de mars », a dit la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. Le Royaume-Uni est devenu lundi le premier pays au monde à vacciner sa population contre le COVID-19 à l’aide du vaccin développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford. Il avait déjà été en décembre le premier pays occidental à lancer une campagne de vaccination contre le COVID-19 avec le produit de Pfizer-BioNTech.
La Grande-Bretagne a déjà distribué plus d’un million de doses de vaccins contre le COVID-19, soit plus de doses que dans le reste de l’Europe réunie, a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock, ajoutant que le lancement du vaccin AstraZeneca-Oxford était un « triomphe » de la science britannique. Le gouvernement britannique a réservé 100 millions de doses du vaccin AstraZeneca-Oxford, qui, contrairement à celui de Pfizer-BioNTech, peut être stocké dans un réfrigérateur ordinaire, ce qui facilite son transport et son utilisation. Les autorités ont par ailleurs modifié leur stratégie vaccinale: leur priorité est désormais d’administrer une première dose d’un vaccin à autant de personnes que possible, le report de la deuxième injection pouvant permettre d’éviter des tensions dans la chaîne d’approvisionnement. Mais ce changement a déjà été critiqué par certains médecins.
(Reuters)