L’arabe dialectal s’affirme comme la deuxième langue la plus parlée en France, selon le classement récent de l’Institut national d’études démographiques (INED). Dirigée par Barbara Cassin avec la contribution éminente de Xavier North, l’étude a mis en relief ce fait lors de l’inauguration de la Cité de la langue française à Villers-Cotterêts.
Les chiffres estiment que 3 à 4 millions de personnes s’expriment couramment en arabe dialectal, positionnant cette langue juste après le français, la langue de la République française inscrite dans la Constitution depuis 1992. La percée linguistique surpasse même les créoles, le berbère, l’alsacien, l’occitan, le breton, les langues d’oïl, le francique, le corse et le basque.
Les 72 langues régionales de France et les langues non-territoriales ont fusionné en une entité singulière appelée depuis 1999 les « langues de France », comme l’indique le journal Le Figaro. C’est l’absence d’appartenance à un pays spécifique qui confère à l’arabe dialectal le statut particulier de « langue de France ». Xavier North, ancien délégué général à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), explique que cette notion est quelque peu arbitraire, sans statut légal, mais il souligne le caractère accueillant de la langue de la République.
fL’arabe dialectal, en France, prend majoritairement la forme maghrébine, mais il se déploie également dans ses nuances libanaise, égyptienne, syrienne, et même dans sa forme dominante. Selon Alexandrine Barontini, professeur d’arabe marocain à l’Inalco, il serait réducteur de considérer qu’il existe une seule langue arabe du Maghreb.
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