L’Arabie saoudite a été élue à la présidence de la Commission de la condition de la femme des Nations unies pour un mandat de deux ans, suscitant des réactions contrastées.
Le quotidien saoudien Al-Riyadh salue une « victoire historique » et la confirmation des « réussites qualitatives » du royaume en matière de droits des femmes. De son côté, la chaîne d’information Al-Arabiya souligne que c’est la première fois qu’un représentant permanent saoudien auprès des Nations unies occupe ce poste.
Néanmoins, l’élection de l’Arabie saoudite a provoqué de vives critiques de la part d’organisations de défense des droits humains. Amnesty International dénonce le « bilan abyssal » du pays en matière de protection des droits des femmes, tandis que Human Rights Watch y voit une « insulte aux femmes saoudiennes et à toutes les femmes du monde ».
Si l’Arabie saoudite a récemment assoupli certaines restrictions pesant sur les femmes, comme l’autorisation de conduire et de voyager sans le consentement d’un tuteur masculin, de nombreuses critiques persistent.
Les organisations de défense des droits humains pointent du doigt le système de tutelle masculine qui prive les femmes de nombreux droits fondamentaux, la persistance de discriminations dans le droit du travail et de la famille, et les restrictions à la liberté d’expression et de réunion.
Le choix de l’Arabie saoudite à la tête de la Commission de la condition de la femme met en lumière un « vaste fossé » entre les objectifs de l’organisation onusienne et la réalité vécue par les femmes dans le pays.
La présidence saoudienne de la Commission sera un test pour la crédibilité de l’organisation et sa capacité à défendre les droits des femmes dans le monde.