L’Arabie saoudite, première exportatrice de brut au monde, traverse une phase de transition économique délicate. Alors qu’elle s’efforce de diversifier ses revenus et de réduire sa dépendance au pétrole, le royaume fait face à un défi de taille : concilier ses ambitions de développement avec la réalité d’un marché énergétique volatile.
Selon les dernières projections du ministère des Finances saoudien, le déficit budgétaire devrait atteindre environ 2,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2025, pour ensuite s’aggraver légèrement les années suivantes, atteignant 2,9% en 2026 et 3% en 2027. Ces perspectives sont la conséquence d’une baisse des recettes pétrolières, due en grande partie aux coupes de production décidées par l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole et ses alliés, et d’une accélération des dépenses publiques destinées à financer les ambitieux projets de modernisation du royaume.
En effet, la Vision 2030, lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, vise à transformer l’Arabie saoudite en une puissance économique diversifiée. Pour concrétiser cette vision, le royaume investit massivement dans des secteurs d’avenir tels que le tourisme, les technologies de l’information et les industries manufacturières. Ces mégaprojets, aussi prometteurs soient-ils, nécessitent des investissements colossaux. Pour l’exercice 2025, les dépenses publiques devraient atteindre environ 1 285 milliards de riyals (soit 342,6 milliards de dollars), tandis que les recettes de l’État devraient baisser de 4,3% pour s’établir à environ 1 184 milliards de riyals (315 milliards de dollars), entraînant ainsi un déficit de 101 milliards de riyals (26,9 milliards de dollars).
Face à cette situation, les autorités saoudiennes se trouvent dans une position délicate. Comment concilier leurs ambitions de développement avec la nécessité de maîtriser les dépenses publiques ? Pour l’heure, elles misent sur une politique budgétaire expansionniste, espérant ainsi stimuler la croissance économique et créer de nouveaux emplois. Toujours est-il que cette stratégie comporte des risques, notamment celui d’accroître la dette publique et de réduire la marge de manœuvre en cas de chocs externes.
L’Arabie saoudite face à un déficit budgétaire chronique
Miniature people: Group of small businessmen standing on coin with Business Growth concept.