Nombreux sont les députés qui se sont attaqués au chef du gouvernement Youssef Chahed lors de la séance plénière extraordinaire consacrée au vote de confiance aux nouveaux membres de son équipe, l’accusant d’avoir ouvert la porte au retour des symboles de l’ancien régime de Ben Ali en les nommant à la tête de certains ministères en référence notamment à Hatem Ben Salem, nouveau ministre de l’éducation, à Ridha Chalgoum nouveau ministre des finances et à Abdelkarim Zbidi, qui retrouve le ministère de la Défense.
Etonnant, ces mêmes ministres dont la nomination n’a pas plu à une grande partie de l’ARP, ont obtenu le nombre le plus élevé de voix lors du vote de confiance. En effet, Abdelkarim Zbidi et Ridha Chalghoum ont raflé chacun, 153 voix contre 3 abstentions et 22 objections.
L’ancien ministre de l’éducation de Ben Ali, Hatem Ben Salem a quant à lui réussi à gagner la confiance de 147 députés ce qui n’est pas du tout mauvais au moment où un ministre issu d’Ennahdha tel que Zied Laathari, jouissant du soutien des deux premiers partis de la coalition, obtient seulement 140 voix. C’est comme si la majorité écrasante de l’ARP est nostalgique à l’ancien régime sans avoir le courage de l’assumer. A vrai dire, il y en a marre du double discours, soit on l’accepte dans les règles de l’art soit on le refuse et on l’assume. En plus qui parmi nos actuels hauts cadres de l’Etat n’avait pas travaillé sous d’autres régimes à l’exception des personnalités qui étaient en exil. Ces hauts cadres n’auraient pas eu la chance d’être nommés à la tête d’importantes institutions étatiques ou autres si elles ne détenaient pas de CV intéressants et d’expériences confirmées.
Laissons les gens travailler et oublions leurs appartenances politiques et idéologiques. Seule la compétence et l’expertise importent dans une telle conjoncture.
Il est à noter que le 1/5 des membres de l’actuel gouvernement avaient occupés des postes ministériels sous Ben Ali ou assumé une fonction dirigeante au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).