Le statut Facebook de Rahma Rachdi, biologiste et fonctionnaire dans le secteur de la santé publique, ont fortement déplu à l’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+).
De fait, la biologiste s’est exprimée, le 1er septembre sur Facebook, à propos de la présence de plusieurs travailleurs étrangers venus d’autres pays africains dans le marché de l’Ariana. La biologiste s’était, en effet, demandée si ces travailleurs possédaient un certificat d’aptitude professionnelle et un bilan sanguin. Elle a également fait remarquer que des « africains » sont porteurs du SIDA et de l’hépatite.
Des propos qui ont donc poussé l’ATP+ à réagir via un communiqué. L’ATP+ s’est dite inquiète de ces propos qu’elle a qualifiés de discriminatoires et qui vont complètement à l’encontre des fondamentaux des droits de l’Homme énoncés dans notre constitution.
Elle a rappelé le droit de toute personne à la vie, à la dignité, à la non-discrimination, au voyage et l’émigration, au travail, à l’accès aux soins et à l’éducation, quelles que-soientt leurs origines, ethnies, races, couleurs, genres et maladies dont elles sont affectées.
L’association précise aussi que les infections citées dans les propos de la biologistes, sont des maladies transmissibles et non contagieuses. Ainsi, le respect des précautions universelles d’hygiène appliquées aux produits alimentaires, est largement suffisant pour empêcher leurs transmissions.
L’APT+ souligne, dans ce même contexte, que les professionnels de santé savent bien que le dépistage sérologique des maladies est basé sur certains principes universels dont le consentement (dépistage volontaire), la confidentialité et les conseils.
il est immoral et illégal de soumettre une personne à un test de dépistage à son insu ou da façon coercitive.
Par ailleurs, selon l’ATP+, le code du travail en Tunisie stipule que l’examen médical d’aptitude à l’emploi est effectué gratuitement par le médecin du travail. Cet examen comporte le cas échéant les examens cliniques, radioscopiques et le laboratoire (Article 62) qui n’inclut pas la sérologie VIH et des hépatites.
En aucun cas, il est mentionné que ces examens sont imposés, doivent être pratiqués à l’insu de la personne et de manière coercitive et discriminante. Le consentement et la communication des résultats dans le respect du secret médical sont parmi les droits fondamentaux.
Ainsi, ces propos discriminants, ségrégatifs et inadmissibles sont à bannir dans un pays où la constitution réserve à toutes les personnes, sans aucune distinction, le droit au travail dans le respect de la dignité et en dehors de toute discrimination, dans le respect de la législation en vigueur.
L’ATP+ demande à plus de modération, prudence et retenue sur les réseaux sociaux et appelle à résoudre les problèmes de santé et de prévention à travers une approche scientifique et dans le respect des droits Humains. Elle interpelle aussi les autorités concernées à réagir officiellement sur ces propos.