Impatients, les patrons de médias suivent avec intérêt ce dossier. Si certains y voient une restriction des libertés, d’autres estiment qu’il est temps de travailler dans un cadre respectueux de la déontologie. Ainsi, bidonnage, plagiat, injure, discours d’incitation à la haine devraient être évités.
«Nous ne savons pas encore le contenu du cahier des charges. Mais nous aimerions découvrir rapidement nos droits et nos devoirs», indique Ahmad Rafrafi, directeur de programmation à Oxygène FM.
Régulation du champ radiophonique
Lors d’une conférence de presse tenue par l’organisation Article 19 le 12 février à Tunis sur l’économie et la durabilité des médias, le président de la HAICA avait affirmé que ce cahier régirait aussi le champ des radios associatives. «Nous avons prévu les différentes obligations pour les radios. Ce document va également fixer les droits et les devoirs des radios créées par les associations qui devraient présenter leur business plan, afin que nous vérifions si elles sont réellement associatives», a affirmé Nouri Lajmi.
La HAICA souhaite éviter toute manipulation du champ de l’audiovisuel par le politique, notamment à travers l’argent sale. C’est pour cela qu’elle compte s’assurer de la solidité financière des médias avant de leur accorder l’autorisation de diffusion.
Expérience maghrébine
Pour élaborer ce cahier des charges, les membres de la HAICA se sont entretenus avec plusieurs experts internationaux. Ils ont aussi rencontré des représentants de la société civile et des journalistes. «Nous avons écouté tous les acteurs concernés par l’audiovisuel, notamment les artistes qui sont très concernés par la question», affirme Habib Belaid, membre du Conseil de la HAICA, chargé des relations internationales.
Les expériences maghrébines pourraient être utiles à la Tunisie dans sa volonté de réguler le secteur audiovisuel et notamment l’expérience du Maroc. La HACA marocaine, créée en 2002, avait préparé un cahier des charges audiovisuel qui a pour objectif de régir les marchés publics de manière équitable et de façon à garantir la diversité culturelle et l’équilibre dans les programmes et les émissions ainsi que la publicité dans le secteur.
«Nous avons fait une synthèse de toutes les expériences et nous avons élaboré un cahier des charges adapté à la réalité tunisienne », conclut Habib Belaïd.
Chaïmae Bouazzaoui