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Six mois après l’attentat à la basilique de Nice, le téléphone portable de l’assaillant tunisien Brahim Aïssaoui commence à livrer ses secrets. Des messages montrent que son projet initial était de se rendre à Paris.
L’auteur de l’attaque au couteau perpétrée le 29 octobre dernier dans la basilique Notre-Dame de Nice prévoyait initialement de se rendre à Paris pour agir, selon les messages retrouvés dans son téléphone portable par les enquêteurs. Trois personnes ont été tuées lors de cette attaque.
Selon les informations de BFMTV, la police a retrouvé dans le téléphone portable de l’assaillant plus de 2000 messages permettant de retracer son parcours depuis la Tunisie jusqu’en France. Selon les données récoltées par les enquêteurs, l’homme serait passé par le trajet souvent emprunté par les migrants, soit l’île de Lampedusa, par Rome puis Vintimille en Italie avant d’arriver à Nice.
* »Je veux venir là où tu es, à la Tour Eiffel »
Le terroriste écrit, dans un SMS envoyé à un ami le 25 octobre 2020 à 21h52 depuis la capitale italienne: « Demain je partirai pour la France, le pays des mécréants et des chiens ». L’homme arrive à Nice le 27 octobre, où il erre quelques jours dans le quartier de la gare.
« Je suis encore à Nice, je veux venir là où tu es, à la Tour Eiffel, mais le billet est à 150 euros« , écrit-il dans un message envoyé le lendemain à 20h37. Et d’ajouter quelques minutes plus tard: « Le billet est trop cher. Je suis ici jusqu’à ce que Dieu me facilite.«
Son audition n’a pas permis de savoir si l’individu avait une cible précise en tête à Paris, car il dit souffrir d’amnésie et avoir oublié jusqu’au nom de ses parents.
« Cet homme est venu en France dans la seule intention de frapper« , commente Samia Maktouf, avocate de parties civiles de l’attentat de Nice. La destination à l’évidence était Paris, une destination idéale pour les terroristes malheureusement. »
Le lendemain à 8h30, Brahim Aïssaoui a donc poignardé à mort trois personnes dans la basilique de Nice. Connu en Tunisie pour des faits de violence et de drogue, ce ressortissant tunisien de 21 ans s’était tourné vers la religion depuis deux ans et isolé. Hospitalisé à Nice après son arrestation, sans pouvoir être questionné, il a depuis été transféré vers Paris, mis en examen et écroué où le parquet national antiterroriste conduit l’enquête pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste ».
(BFMTV)